Algérie Foot– Treize mois après son arrivée à la présidence de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi semble prêt à tenter d’intégrer le Comité exécutif (Comex) de la Confédération africaine de football (CAF). Ce poste stratégique, tant convoité par l’Algérie, représenterait un retour en force pour le pays au sein de l’instance suprême du football africain. Cette ambition s’inscrit dans un contexte complexe où chaque candidat doit s’assurer de soutiens solides pour espérer l’emporter.
Lors d’une récente visite en Éthiopie, Sadi a pris part à des discussions stratégiques avec des responsables de la CAF, incluant des présidents de fédérations africaines. L’objectif : évaluer la possibilité d’une candidature algérienne au Comex et obtenir les garanties nécessaires avant de s’engager. De retour en Algérie, Sadi a exposé aux hauts responsables du pays les conclusions de ses échanges à Addis-Abeba, mais il reste en attente d’une autorisation officielle pour entamer officiellement sa campagne. En effet, même s’il est déterminé à saisir cette opportunité, le président de la FAF attend encore le feu vert des autorités sportives et politiques algériennes pour se lancer dans la bataille. Dans cette perspective, il s’est mis en stand-by, tout en se tenant prêt pour un éventuel dépôt de candidature.
Le temps presse cependant, car la date limite de dépôt des candidatures approche rapidement, dans deux semaines. Si Sadi reçoit le feu vert, il pourrait lancer sa campagne dès le 12 novembre. Conscient de l’importance de cet enjeu, il sait que sa réussite pourrait non seulement redorer le blason de l’Algérie au sein de la CAF, mais aussi renforcer sa propre position à la tête de la FAF, surtout après l’expérience malheureuse de son prédécesseur, Zefizef, écarté de la présidence de la FAF après avoir échoué dans une course électorale africaine. Pour Sadi, cette candidature serait donc doublement cruciale.
Une stratégie de campagne minutieuse
La FAF semble avoir préparé une stratégie bien définie pour aborder ce renouvellement partiel du Comex de la CAF. Cependant, en se lançant dans cette course, Walid Sadi pourrait être amené à affronter des candidats de taille. La Tunisie n’a pas encore confirmé sa participation, mais des rumeurs de retrait circulent. Le véritable défi pourrait venir des autres candidats nord-africains, à savoir le Marocain Fouzi Lekjaâ et l’Égyptien Hany Abourida. Ces deux dirigeants, membres influents de la FIFA, pourraient chercher à renouveler leur mandat à la CAF. Leur longue expérience et leur influence dans les coulisses constituent des obstacles de taille pour Sadi, qui devra déployer toute son expertise diplomatique pour gagner des soutiens face à des figures aussi redoutables.
Un soutien verbal de poids
Au-delà des manœuvres internes, Sadi a reçu un soutien symbolique important. Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football, a récemment déclaré lors de la finale de Beach Soccer en Égypte : « L’idéal serait que toutes les grandes nations de football soient présentes dans les instances de décision, et l’Algérie en fait logiquement partie. Elle a les ressources et les qualités nécessaires pour apporter une valeur ajoutée, et je souhaite qu’elle soit présente dans les instances de décision, comme cela a été le cas par le passé. » Ces paroles viennent renforcer l’idée que plusieurs dirigeants africains seraient favorables à la candidature de Sadi, un appui qui, même s’il reste verbal pour l’instant, pourrait se révéler précieux lors de l’élection finale.
Un jeu d’influence déterminant
La route vers une place au Comex n’est cependant pas linéaire. Les cinq mois qui restent avant l’élection sont ponctués de nombreux rebondissements potentiels, d’alliance en coulisses et de stratégies diplomatiques. La FAF devra intensifier ses efforts pour consolider le soutien de ses pairs africains et, au besoin, redoubler d’initiatives pour ne laisser aucun détail au hasard. Si l’Algérie souhaite réellement renouer avec son influence passée au sein du football africain, elle devra jouer finement ses cartes, en capitalisant sur le soutien de ses alliés tout en évitant les écueils politiques et les rivalités régionales.
Le calendrier de la campagne s’annonce tendu, car Sadi devra officialiser sa candidature tout en continuant de renforcer sa position nationale et internationale. En cas de succès, ce retour dans les hautes sphères de la CAF marquerait une victoire importante pour le football algérien, et redonnerait à l’Algérie un rôle de premier plan dans les décisions stratégiques du football africain. Cependant, un retrait ou un échec pourrait également être envisagé, en fonction des réalités du jeu de pouvoir, un rappel que la diplomatie sportive est aussi complexe que les compétitions sur le terrain.
Lire également :
Le Maroc accuse la CAF de faire les yeux doux à l’Algérie