Lors de la cérémonie de signature d’un nouvel accord de coopération entre l’Algérie et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), une séquence inattendue a attiré l’attention des observateurs. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, connu pour son ton parfois enjoué dans les échanges diplomatiques, a lancé une remarque ironique à l’adresse du Directeur général de l’AIEA, l’Argentin Rafael Mariano Grossi. Alors que les deux responsables évoquaient l’état de la coopération bilatérale et les opportunités futures ouvertes par cet accord, Attaf a glissé une plaisanterie faisant référence à la Coupe du monde de football prévue en juin 2026. Sur le ton de la camaraderie, il a suggéré qu’Algérie et Argentine pourraient “suspendre leurs relations diplomatiques pendant 90 minutes”, le temps que se déroule un éventuel match entre leurs deux sélections nationales.
La remarque, largement perçue comme un clin d’œil humoristique au prestige footballistique de l’Argentine — championne du monde en titre — et à la passion du football en Algérie, a suscité des sourires dans la salle. Grossi, Argentin et fin connaisseur de la ferveur footballistique de son pays, aurait accueilli la boutade avec amusement.
L’atmosphère décontractée tranchait avec la portée sérieuse de l’accord signé. Celui-ci vise à renforcer la coopération dans les domaines du nucléaire civil, de la sûreté radiologique et du développement scientifique. L’Algérie et l’AIEA entretiennent depuis de longues années une collaboration soutenue, notamment dans les applications pacifiques de l’énergie atomique, qu’il s’agisse de médecine, d’agriculture ou de recherche. À la tête de l’AIEA depuis décembre 2019, Rafael Mariano Grossi a été reconduit pour un nouveau mandat, consolidant ainsi la continuité de la politique de l’organisation. Ses fonctions diffèrent de celles, à durée limitée, de la présidence du Conseil des gouverneurs, organe exécutif de l’agence actuellement dirigé, pour l’exercice 2023-2024, par le représentant argentin Holger Federico Martinsen.
Si l’idée d’une “rupture diplomatique de 90 minutes” demeure évidemment purement humoristique, elle illustre la manière dont le football continue de s’inviter dans l’imaginaire politique. En Algérie comme en Argentine, le ballon rond occupe une place quasi identitaire, et il n’est pas rare que des responsables publics y fassent référence pour détendre une atmosphère ou créer une proximité symbolique. Cette plaisanterie restera sans doute comme l’une des images légères d’un événement pourtant marqué par des enjeux stratégiques majeurs. Elle rappelle que, même dans le cadre des relations internationales souvent empreintes de gravité, l’humour peut parfois servir de passerelle entre les peuples — fût-ce l’espace d’un match de 90 minutes.
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