À quelques mois du coup d’envoi de la Coupe du monde 2026, l’Algérie se prépare à un défi aussi sportif que logistique. La sélection de Vladimir Petkovic, qualifiée pour la première fois depuis 2014, a découvert un calendrier au parcours particulièrement éprouvant, avec un total d’environ 4 800 kilomètres à parcourir entre ses trois matchs de groupes. Un chiffre qui en fait l’équipe la plus concernée par les déplacements parmi les participants au tournoi organisé conjointement aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Le tirage a placé les Verts dans une poule J extrêmement relevée, dominée par l’Argentine de Lionel Scaloni, toujours championne du monde en titre, accompagnée de l’Autriche, solide formation européenne, et de la Jordanie, surprenant outsider asiatique en pleine ascension. Pour les dirigeants algériens comme pour le staff technique, le constat est clair : cette répartition géographique, alliée à la force du groupe, impose une préparation méticuleuse et un plan d’adaptation hors norme.
L’Algérie débutera sa campagne mondiale face à l’Argentine le 17 juin à Kansas City, dans un match programmé à 02h00 du matin heure algérienne, un horaire qui accentue encore la difficulté physique et mentale pour les supporters comme pour les joueurs. Sitôt la rencontre terminée, les coéquipiers de Riyad Mahrez devront traverser le pays pour rejoindre San Francisco, où les attend la Jordanie le 23 juin à 04h00, une nouvelle fois en pleine nuit pour le public algérien. Le changement de climat, la durée du vol et l’obligation de rétablir rapidement les équilibres physiques après un adversaire de très haut niveau compliquent davantage cette étape. Malgré cela, le staff demeure convaincu que ce deuxième match peut offrir un avantage stratégique, à condition de bien gérer la récupération dans un environnement éloigné et exigeant.
Le dernier rendez-vous du groupe ramènera finalement les Verts à Kansas City, où ils affronteront l’Autriche le 27 juin à 03h00. Ce retour au stade du premier match implique un nouvel effort de voyage et une adaptation express après un aller-retour de plusieurs milliers de kilomètres. Dans l’entourage de la sélection, on reconnaît volontiers que cette accumulation de déplacements représente un facteur de fatigue potentiellement déterminant, mais il est aussi admis qu’un Mondial impose d’assumer les contraintes sans se chercher d’excuses. Petkovic, pragmatique et exigeant, entend transformer ces obstacles en moteur de concentration, rappelant à ses joueurs que les grandes équipes ne se définissent pas seulement par leur talent, mais par leur capacité à rester compétitives quelles que soient les conditions. L’Algérie, malgré son mécontentement, devra donc faire de cette adversité géographique un argument supplémentaire pour se dépasser.


































