À l’approche de la Coupe d’Afrique des nations 2025 organisée au Maroc, le regard de certains anciens internationaux algériens se fait plus attentif, presque instinctif. Parmi eux, Mehdi Tahrat, champion d’Afrique en 2019, observe cette équipe d’Algérie avec un mélange d’espoir et de lucidité. Pour l’ancien défenseur central, aujourd’hui en fin de parcours loin de l’Europe, l’Algérie aborde ce rendez-vous continental dans un contexte radicalement différent de ses dernières campagnes ratées. Le temps du doute semble progressivement derrière, remplacé par une reconstruction assumée, entamée après une période de déclin que peu de grandes nations africaines ont su éviter. Dans cette transition, la nomination de Vladimir Petkovic a marqué une rupture claire, tant sur le plan humain que structurel.
L’Algérie version 2025 ne ressemble plus à celle qui avait quitté prématurément les deux dernières éditions de la CAN. L’effectif a été rajeuni sans être fragilisé, combinant cadres aguerris et nouvelles têtes promises à un rôle majeur. Des profils confirmés continuent d’apporter de la stabilité, tandis qu’une génération montante impose progressivement son énergie, sa vitesse et son audace. Cette évolution s’est accompagnée d’un regain de confiance perceptible dans les résultats récents, notamment à travers une meilleure solidité défensive et une identité collective plus lisible. Dans un environnement où la pression populaire reste immense, ce nouvel équilibre pourrait s’avérer déterminant. L’Algérie avance désormais avec moins d’étiquettes, presque dans la peau d’un outsider, un statut paradoxalement confortable pour un groupe qui n’a jamais aussi bien performé que lorsqu’il n’était pas désigné favori.
Au cœur de cette dynamique, Riyad Mahrez incarne toujours un point d’attention majeur. Capitaine expérimenté, respecté pour son vécu international, il reste une pièce centrale du projet malgré les débats entourant son évolution en club. Pour Mehdi Tahrat, la question n’est pas le championnat dans lequel évolue Mahrez, mais l’état d’esprit avec lequel il abordera la compétition. Dans un tournoi aussi exigeant que la CAN, l’impact d’un leader se mesure autant dans les moments de tension que dans les statistiques. L’Algérie, portée par une ferveur populaire unique et une identité profondément enracinée, sait qu’elle joue bien plus qu’un trophée. Elle joue une forme de réconciliation avec elle-même, et peut-être le début d’un nouveau cycle durable au sommet du football africain.



































