Il souffle sur l’Algérie, en cette CAN 2025 disputée au Maroc, un vent qui rappelle les grandes heures du football national. Depuis le premier coup d’envoi, les Verts ont affiché une puissance constante, portée par une structure tactique solide et un collectif qui a appris à ne plus vaciller. Entrés en compétition avec un sang-froid remarquable, ils ont remporté leurs deux premiers matchs, une performance qui ne s’était produite que lors de quelques campagnes mythiques du passé. Mais si l’histoire donne des repères, c’est sur le terrain que les hommes de Vladimir Petkovic ont imposé leurs règles : discipline, pressing intelligent, exploitation chirurgicale des moments clés. En maintenant leur cage inviolée lors des deux premières rencontres, les Fennecs ont rappelé qu’une CAN ne se gagne pas seulement avec du talent offensif, mais avec la capacité d’éteindre l’adversaire avant de le punir.
Le succès le plus récent face au Burkina Faso, où l’Algérie a encore montré une maîtrise tactique assumée, a aussi offert une dimension symbolique. Il a ajouté un nouveau jalon à une longue ligne de victoires acquises dans cette compétition, et a permis à la sélection d’atteindre un total offensif historique dans ses participations cumulées, dépassant désormais la centaine de buts inscrits. Ces chiffres, s’ils ne sont qu’un reflet statistique, traduisent surtout une tendance : l’Algérie ne vient plus pour participer, mais pour s’inscrire durablement parmi les nations fortes du continent. Sur le plan individuel, Riyad Mahrez, qui évolue en 2025 avec Al-Ahli Saudi, continue d’écrire sa légende personnelle. Auteur de trois buts lors de ses deux premiers matchs, dont un sur penalty, il rejoint un cercle extrêmement restreint de joueurs algériens capables d’imposer leur marque si tôt dans un tournoi majeur. Dans le même temps, Luka Zidane, gardien né en Espagne mais international algérien depuis 2024, a débuté la compétition avec deux matchs sans encaisser, une première pour un portier algérien depuis près de trois décennies. Ces performances individuelles nourrissent une dynamique collective où les anciens portent les nouveaux, comme en témoignent les premières minutes enregistrées par Samir Charchi, Himad Abdelli et Zineddine Belaïd.
À la tête de cette machine désormais bien réglée, Vladimir Petkovic poursuit sa trajectoire avec une régularité qui force l’attention. Depuis son arrivée à la barre, il affiche un bilan rare : dix-sept victoires en vingt-deux matchs, dont treize en compétition officielle. Ces chiffres ne sont pas un ornement, mais l’expression d’une philosophie assumée : aucune transition ne doit être subie, elle doit être dirigée. Petkovic a fait de l’Algérie une équipe qui refuse le confort, qui défend chaque match comme s’il était une finale, et qui ne négocie jamais sa place dans le paysage continental. Cette CAN 2025, déjà marquée par des pages nouvelles, peut offrir davantage encore. Car au-delà des résultats, l’Algérie montre une constance, une ambition et un souffle qui rappellent que l’histoire ne s’écrit jamais seule : elle se force, se gagne et se revendique.
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