À l’heure où l’Algérie entame un nouveau rendez-vous continental (CAN), le sentiment dominant reste celui de l’incertitude. Rarement les Verts auront abordé une Coupe d’Afrique des Nations 2025 avec autant de zones d’ombre autour de leur véritable niveau collectif. L’équipe sort de deux campagnes continentales douloureuses, marquées par des éliminations précoces qui ont profondément écorné son statut. Individuellement, le talent ne manque pas, mais la cohérence d’ensemble demeure une interrogation majeure. Cette Algérie intrigue autant qu’elle inquiète, oscillant entre un potentiel toujours réel et une incapacité récente à l’exprimer sur la durée. Dans ce contexte, la formation algérienne apparaît moins comme un favori naturel que comme une énigme du tournoi, capable du meilleur comme du pire selon la tournure des premiers matchs.
Cette CAN marque également un tournant symbolique avec l’entrée en scène de Vladimir Petkovic sur le banc algérien. Après plusieurs années sous la même direction technique, le changement s’inscrit dans une logique de renouvellement devenue inévitable. Le nouveau sélectionneur a rempli ses objectifs initiaux en qualifications, mais la compétition continentale représente un tout autre test. Elle doit permettre de mesurer l’impact réel de ce nouveau cycle, notamment dans la gestion d’une transition générationnelle encore incomplète. Certains cadres sont toujours là, mais leur influence est questionnée, tandis que de nouveaux profils cherchent à s’imposer. Cette période intermédiaire, ni totalement héritée du passé ni pleinement tournée vers l’avenir, rend l’évaluation délicate. Un parcours réussi renforcerait la crédibilité du projet, alors qu’un nouvel échec pourrait provoquer une rupture nette et accélérer un profond remaniement de l’effectif.
Malgré ces doutes, l’optimisme n’est jamais totalement absent lorsqu’il s’agit de l’Algérie. Observateur averti et fin connaisseur du football algérien, Nabil Djellit rappelle une constante historique : cette sélection possède une capacité rare à se transcender lorsqu’elle se retrouve dos au mur. L’orgueil, l’engagement et la ferveur collective ont souvent permis aux Verts de renverser des situations compromises. Encore faut-il que cette énergie soit canalisée dans un projet clair, porté par une véritable union sacrée. Dans un tournoi aussi exigeant, l’envie et la grinta peuvent parfois compenser les manques structurels. L’Algérie n’avance peut-être pas avec l’étiquette de favori, mais elle conserve cette faculté imprévisible qui fait d’elle un adversaire redouté. Tout dépendra de sa capacité à transformer le doute en moteur, et l’espoir en réalité.
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