Séparés par le tirage au sort, le Maroc et l’Algérie avancent dans cette 35e édition de la Coupe d’Afrique des nations 2025 comme deux lignes parallèles promises à ne se croiser qu’au terme du parcours. Cette configuration nourrit déjà l’imaginaire collectif. Le pays hôte a été placé dans un groupe relevé mais à sa portée, tandis que l’Algérie évolue dans une autre poule, tout aussi piégeuse. Le tableau a été dessiné de manière à éviter tout choc prématuré, laissant planer l’hypothèse d’un rendez-vous ultime au Stade Prince Moulay Abdellah, le 18 janvier. Une finale entre les Lions de l’Atlas et les Fennecs serait bien plus qu’un match : une affiche continentale, chargée d’histoire, de symboles et d’attentes partagées des deux côtés de la frontière.
Sportivement, les arguments existent. Le Maroc aborde la compétition avec un statut assumé de favori, fort d’une progression constante sur la scène internationale et d’une stabilité qui rassure. Le public, les infrastructures et l’élan collectif forment un environnement idéal pour viser un sacre attendu depuis près d’un demi-siècle. En face, l’Algérie arrive avec un esprit différent, presque revanchard. Après deux éliminations précoces, la sélection a été reconstruite, rééquilibrée et mentalement reformatée. L’expérience de Riyad Mahrez se mêle désormais à l’énergie d’une nouvelle génération, tandis que l’organisation collective s’est raffermie. Les deux trajectoires diffèrent, mais convergent vers le même objectif : atteindre ce dernier soir de janvier pour disputer le trophée le plus convoité du continent.
Au-delà de l’enjeu sportif, cette éventuelle finale porterait une dimension émotionnelle singulière. Les confrontations passées ont souvent été tendues, parfois électriques, mais elles ont aussi forgé un respect mutuel, entretenu par des épisodes où le football a su dépasser la rivalité. Les images récentes de supporters se saluant, s’encourageant ou partageant les tribunes rappellent que le ballon rond peut rapprocher autant qu’il oppose. Dans une région où l’histoire pèse lourd, une finale Maroc-Algérie serait un symbole puissant : celui d’un football capable de rassembler des peuples passionnés autour d’un spectacle commun. Avant d’en arriver là, il faudra franchir des obstacles, déjouer des pièges et répondre à la pression. Mais l’idée est là, bien vivante. Et tant qu’elle subsiste, cette CAN conservera un parfum particulier, celui d’un classique rêvé que tout un continent espère voir se réaliser.
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