Algérie Foot– La vidéo assistance à l’arbitrage (VAR), censée apporter équité et clarté aux décisions arbitrales en Ligue 1, soulève de nombreuses controverses depuis son introduction. Si son but était d’éliminer les litiges et les contestations sur le terrain et dans les tribunes, elle semble pourtant attiser davantage les tensions en raison de son application partielle. Seuls certains stades répondent aux critères techniques requis pour la VAR, créant ainsi une disparité entre les équipes et mettant en cause la cohérence du championnat. Les décisions des arbitres, devenues de plus en plus discutées, sont à l’origine de nombreux débats, et chaque semaine, de nouvelles situations soulèvent des interrogations quant à leur impartialité.
Sans remettre en question la probité des arbitres, on peut évoquer un manque de formation et de pédagogie dans l’utilisation de cette technologie. Les arbitres et les opérateurs de la VAR semblent encore en phase d’apprentissage, ce qui crée des confusions sur le rôle précis de chacun. En théorie, la VAR ne peut qu’inviter l’arbitre principal à revoir une action, la décision finale lui revenant. Toutefois, cette nuance est souvent mal comprise, et l’idée que les décisions soient prises en cabine plutôt que sur le terrain persiste. Ce manque de clarté et d’organisation révèle que la VAR a été implantée précipitamment, sans une préparation adéquate sur les plans technique, psychologique et communicatif, tant pour les arbitres que pour les autres acteurs du football.
La VAR est utilisée dans des cas spécifiques : validation ou non d’un but, décisions liées aux penaltys, cartons rouges directs et erreurs d’identité sur les joueurs sanctionnés.
L’introduction de la VAR en Ligue 1 Mobilis ne s’est pas faite sans heurts. En plus de ne concerner qu’une partie des stades, cette technologie accentue parfois les tensions, avec des accusations de partialité et des doutes sur son efficacité réelle. Un des cas récents les plus controversés a été le match entre le MCO et la JSK, où un penalty annulé par la VAR a déclenché la colère des supporters et des responsables, qui dénoncent un arbitrage « orienté ». Le manque de transparence dans le traitement des images et l’opacité du processus ne font qu’amplifier les suspicions de manipulation. À l’inverse des championnats européens, où les décisions sont généralement expliquées et les images diffusées, la Ligue 1 Mobilis ne permet pas ce même niveau de visibilité. Ce manque de transparence alimente les rumeurs et pousse certains fans à accuser les instances de football de protéger certains clubs ou intérêts particuliers.
Pour tenter d’apaiser ces tensions, la Fédération algérienne de football (FAF) a annoncé des mesures pour optimiser l’usage de la VAR, en particulier par une meilleure formation des arbitres et une communication plus claire autour des décisions. Cependant, pour de nombreux observateurs, ces initiatives viennent tardivement, et la méfiance s’est déjà installée. La VAR est aujourd’hui perçue non pas comme un outil de justice, mais comme un facteur d’injustice.
La confiance des supporters et des clubs envers la VAR a été affaiblie, en partie en raison des positions prises par certains responsables. Par exemple, Mehdi Abid-Charef, à la tête de la Commission fédérale d’arbitrage (CFA), a défendu l’arbitre de la fameuse rencontre entre le MCO et la JSK, malgré des images montrant clairement une faute. Abderrazak Halalchi, expert en arbitrage, a d’ailleurs corroboré cette interprétation en affirmant que « l’arbitre n’aurait pas dû ‘’modifier » sa décision après l’intervention de la VAR, soulignant ainsi un usage problématique de cette technologie.
Pour transformer la VAR en un véritable outil de progrès, une refonte profonde de l’arbitrage en Algérie semble nécessaire. Cette réforme, visant à adapter le football national aux standards modernes, doit permettre aux dirigeants de corriger rapidement les insuffisances. La Ligue 1 Mobilis doit se moderniser en adoptant un arbitrage structuré, transparent et équitable, qui réponde aux attentes des supporters et garantisse un jeu juste. La balle est désormais dans le camp des dirigeants du football algérien pour assurer un avenir digne du sport roi dans notre pays.
Lire également :
Le Maroc accuse la CAF de faire les yeux doux à l’Algérie