La crise qui secoue la JS Kabylie prend une ampleur inédite. Moins de vingt-quatre heures après la démission de Hakim Medane, directeur sportif du club, c’est désormais Karim Doudane, manager général de la JSK, qui a décidé de mettre fin à son aventure avec les Canaris. Une décision lourde de sens, prise dans la continuité directe de la défaite face à l’Entente de Sétif, et qui confirme l’existence d’un malaise profond au sein de l’institution kabyle.
La rencontre perdue face à l’ESS n’a pas seulement coûté trois points à la JSK. Elle a surtout fait exploser un équilibre déjà fragile au sommet du club. En jetant l’éponge au lendemain de cette nouvelle désillusion, Karim Doudane rejoint Hakim Medane dans une sortie qui ressemble à un aveu d’échec collectif. Les deux hommes, piliers de la structure sportive et administrative, étaient censés incarner la stabilité et la reconstruction. Leur départ quasi simultané révèle au contraire l’ampleur de la crise.
Manager général, Karim Doudane occupait un rôle stratégique, à l’interface entre la direction, le staff technique et les joueurs. Sa mission consistait à assurer le bon fonctionnement quotidien du club, à maintenir la cohésion interne et à servir de relais entre les différentes composantes de la JSK. Son départ laisse un vide organisationnel majeur, à un moment où le club a plus que jamais besoin de clarté et de leadership.
Sportivement, la situation est alarmante. La JS Kabylie traverse une série noire marquée par des résultats décevants et un contenu de jeu très éloigné des standards historiques du club. Défense friable, animation offensive inexistante, manque de caractère : les maux sont multiples et persistants. Sur les derniers matchs, les Canaris peinent à afficher la moindre progression, alimentant la frustration des supporters et la tension autour du staff technique.
Le départ de Doudane s’inscrit également dans un contexte de perte de confiance généralisée. En interne, les décisions tardent à produire leurs effets, tandis que les choix de l’entraîneur Josef Zinnbauer sont de plus en plus contestés. Le vestiaire, lui, semble affecté par cette instabilité chronique, incapable de retrouver sérénité et continuité.
Du côté des supporters, la colère gronde. Voir deux responsables majeurs quitter le club en l’espace de quelques heures est perçu comme un signal extrêmement inquiétant. Beaucoup s’interrogent désormais sur la capacité de la direction actuelle à gérer la crise et à redresser une équipe en perdition. Les appels à une refonte profonde de la gouvernance se multiplient, tandis que la patience des fans s’amenuise dangereusement.
À court terme, l’avenir de la JSK s’annonce incertain. Le club devra rapidement nommer de nouveaux responsables pour éviter un vide décisionnel préjudiciable, surtout à l’approche du mercato hivernal. Cette période sera déterminante pour renforcer l’effectif, mais aussi pour restaurer une crédibilité sportive et institutionnelle sérieusement entamée.
Après les départs de Hakim Medane et Karim Doudane, la JS Kabylie est à un tournant de sa saison, et peut-être de son histoire récente. Soit ce double séisme servira d’électrochoc pour enclencher un véritable renouveau, soit il marquera le début d’une crise encore plus profonde. Les prochains jours seront décisifs.



































