Algérie Foot– Dans une récente interview accordée à “El Khabar”, l’entraîneur algérien Noureddine Zekri s’est exprimé sur sa nouvelle aventure avec le club saoudien Al-Kholood, qui vient de rejoindre la prestigieuse ligue “Roshn”. Il a également abordé les raisons pour lesquelles il n’a pas pris les rênes du CR Belouizdad, en critiquant ouvertement le président du club, qu’il accuse de manquer de professionnalisme.
Tout d’abord, Zekri se réjouit de cette opportunité, précisant que ce sera sa cinquième expérience en Arabie Saoudite. “Je suis le seul entraîneur arabe à avoir dirigé cinq clubs dans cette ligue”, a-t-il souligné avec fierté. Il explique que les contacts avec Al-Kholood ont été facilités par sa présence fréquente en Arabie Saoudite, notamment lors de son dernier voyage pour accomplir la Omra. “Nous avons discuté et nous nous sommes entendus sur les termes du contrat”, a-t-il ajouté. Ce contrat, d’une durée d’une saison, a pour objectif principal de maintenir l’équipe dans la ligue élite du football saoudien, un défi que Zekri se dit prêt à relever avec toute son équipe technique, qu’il conserve depuis près de 20 ans.
Concernant son retour constant en Arabie Saoudite, Zekri explique que son travail a laissé une impression durable. “Les Saoudiens m’apprécient, j’ai toujours reçu beaucoup de respect et de confiance ici”, a-t-il déclaré, ajoutant que ses expériences précédentes l’ont souvent vu relever des défis complexes, notamment en sauvant des clubs de la relégation. “Je suis un entraîneur qui aime les défis, et je suis convaincu que nous atteindrons les objectifs fixés avec Al-Kholood.”
En revanche, Zekri n’a pas caché son amertume vis-à-vis de sa relation avortée avec le CR Belouizdad. Il raconte que le président du club, avec qui il était en contact, l’avait initialement approché pour remplacer l’entraîneur brésilien Marcos Paquetá. Cependant, après plusieurs rendez-vous manqués, Zekri a été surpris de découvrir que le club avait finalement signé avec Corentin Martins. “Cela m’a surpris car j’étais prêt à présenter mon projet sportif”, a-t-il expliqué. Cette expérience lui a donné une opinion assez critique des dirigeants du football algérien. “Ils n’ont pas la compétence nécessaire pour gérer un club de football, ce qui se voit dans les problèmes que rencontre le CRB aujourd’hui.”
Il a également évoqué le favoritisme pour les entraîneurs étrangers dans le football algérien. Selon lui, les clubs algériens préfèrent souvent engager des techniciens étrangers, malgré le fait que les plus grands noms refusent de venir travailler en Algérie en raison du manque de visibilité et des salaires plus attractifs offerts ailleurs, notamment dans les pays du Golfe. Il dénonce aussi une mentalité déplorable qui sévit au sein de la société algérienne : “Nous, les Algériens, ne nous soutenons plus. Nous combattons ceux qui réussissent.” Il illustre cette idée en comparant les réactions sur les réseaux sociaux : “Quand je publie un message sur X, 90 % des commentaires des Algériens sont négatifs, alors que ceux des Saoudiens sont toujours positifs.”
Zekri s’est également attardé sur les différences entre les championnats saoudien et algérien. “Outre les ressources financières bien plus importantes dont disposent les clubs saoudiens, un autre point notable est que les supporters saoudiens ne profèrent jamais d’insultes envers les mères dans les stades, contrairement à ce qui se passe malheureusement en Algérie.” Cette remarque souligne non seulement une différence culturelle, mais aussi un problème de comportement que Zekri déplore au sein des tribunes algériennes.
L’entraîneur a aussi évoqué la présence de nombreux joueurs algériens dans le championnat saoudien, citant des stars comme Riyad Mahrez et Houssem Aouar. À ce propos, il a pris la défense de Mahrez, qui a récemment été critiqué pour une baisse de forme : “Riyad reste une grande star. Il faut d’abord comprendre pourquoi son niveau a baissé, et selon moi, cela vient de son entraîneur qui ne parvient pas à tirer le meilleur de ses joueurs.” Zekri a également souligné que l’Al-Ahli, le club de Mahrez, ne dispose pas des mêmes ressources que des géants comme Al-Ittihad ou Al-Nassr, ce qui explique en partie les difficultés actuelles de l’équipe. Néanmoins, il reste optimiste quant à un retour en force de Mahrez : “Je suis convaincu qu’il retrouvera son meilleur niveau et qu’il fera briller Al-Ahli.”
Cet entretien avec Zekri met en lumière non seulement les défis et opportunités qu’il entrevoit dans sa nouvelle aventure en Arabie Saoudite, mais aussi sa vision critique du football algérien. En tant qu’entraîneur ayant une grande expérience à l’étranger, il est bien placé pour comparer les deux environnements, tant sur le plan sportif que culturel. Il aspire à faire une différence avec Al-Kholood, tout en regrettant le manque de professionnalisme et de soutien qu’il perçoit dans son propre pays.
Avec une carrière marquée par des succès en Arabie Saoudite, Zekri espère que cette nouvelle étape sera à la hauteur de ses attentes. Il reste optimiste quant à l’avenir et se montre déterminé à prouver une fois de plus qu’il est capable de relever les défis, quels qu’ils soient, et de mener Al-Kholood vers le succès dans la difficile ligue Roshn.
Lire également :
“C’est la première fois que… ” : Petkovic choque son adjoint Neghiz