Présent à Rabat pour la cérémonie d’ouverture de la CAN 2025, Claude Leroy a livré une interview sans détour à DZfoot, partageant son regard d’expert sur l’équipe nationale algérienne. À 77 ans, et après avoir participé à 21 éditions de la Coupe d’Afrique des Nations dont 9 en tant qu’entraîneur, le Français a une expérience incomparable du football africain. Il a dirigé de nombreuses sélections, parmi lesquelles le Cameroun, le Sénégal, la RDC, le Ghana, le Congo Brazzaville et le Togo, et n’hésite pas à donner son avis tranché sur les forces et faiblesses de l’Algérie.
Claude Leroy juge l’équipe nationale un peu trop prudente malgré son potentiel : « J’ai pas mal regardé l’Algérie : par rapport au talent dont elle dispose, elle est un peu frileuse. Il y a tellement d’arguments au niveau footballistique qu’il me semble, ça n’engage que moi, qu’ils pourraient être plus conquérants. Pour moi, le football algérien, c’est quand même la qualité offensive avant tout, les plus grands joueurs algériens ont toujours été des attaquants assez exceptionnels. »
L’ancien sélectionneur ne voit pas Riyad Mahrez comme le joueur clé capable de porter l’équipe très loin dans cette CAN : « Maza, Hadj Moussa… moi je pense plus aux jeunes qu’à Mahrez. Peut-être qu’il aura des fulgurances, mais je ne pense pas que l’Algérie doive compter sur lui pour l’emmener très loin dans cette compétition. Il pourra rendre des services, mais je pense que cette CAN sera un peu le crépuscule des vieux, cette Coupe d’Afrique, pour certains joueurs importants de certaines équipes comme Mané, Mahrez ou Salah… je ne pense pas qu’ils seront déterminants dans cette CAN. »
Claude Leroy rappelle également l’importance de la CAN pour révéler les jeunes talents : « La CAN, ça peut être un effet de résultat immédiat comme ça peut être un révélateur pour les prochaines compétitions. J’ai souvent utilisé les CAN pour pouvoir franchir des paliers après, pour faire des essais en temps réel et en qualité réelle pour des jeunes, pour qu’ils gagnent du temps. On sait que le football algérien est un vivier énorme, déjà en Algérie qui est un immense pays de football, et aussi au niveau des expatriés… avec Sao Paulo, je pense que le vivier du bassin parisien est le deuxième au monde en talent et dedans, on trouve beaucoup d’Algériens de qualité. »
Enfin, Claude Leroy a tenu à conclure son intervention par un hommage personnel à Christophe Gleizes, récemment condamné à 7 ans de prison, rappelant son attachement profond à l’Algérie : « On sait à quel point je suis attaché à ce pays. Mon père a failli mourir le 8 février 1962 au métro Charonne en se battant pour l’indépendance de l’Algérie et on ne pourra pas me taxer d’avoir quelques velléités contre ce pays ! Je voulais juste dire aux dirigeants algériens que je faisais un clin d’œil à mon ami Christophe Gleizes et que j’espère qu’eux aussi pensent à lui. »

































