La crise qui secoue l’OGC Nice, club dans lequel évolue Boudaoui, a désormais dépassé le simple cadre sportif. Six défaites consécutives, une équipe en plein doute et une atmosphère lourde autour du club : la tension était déjà palpable avant le revers face au FC Lorient (3-1). Mais depuis ce naufrage, la situation a pris une dimension plus explosive encore. Et dans ce type de climat, certains joueurs deviennent plus vulnérables que d’autres.
Hicham Boudaoui, milieu algérien apprécié pour sa discrétion et son abnégation sur le terrain, se retrouve aujourd’hui malgré lui au cœur d’une tempête médiatique. Tout est parti d’un passage dans l’After Foot sur RMC, où un intervenant évoquait l’échange tendu entre deux membres des Ultras de la Populaire Sud et les joueurs niçois montés dans le bus après la rencontre. L’intervenant ne cite aucun nom… mais Daniel Riolo, figure de l’émission et habitué des déclarations tranchées, choisit soudainement d’en ajouter un : celui de Boudaoui.
Selon Riolo, le milieu aurait insulté l’un des représentants des supporters. Une affirmation qui, si elle reflète peut-être une information entendue par le journaliste, a été perçue par beaucoup comme une mise en cause gratuite, d’autant que le témoin initial n’avait, lui, désigné personne. Résultat : Boudaoui se retrouve exposé, accusé, alors que les faits rapportés n’ont pas été confirmés par l’OGC Nice.
Une mise en pâture qui enflamme les supporters
L’impact ne s’est pas fait attendre. Comme souvent sur les réseaux, les réactions s’enchaînent et s’exacerbent. Certains supporters niçois, déjà frustrés par la spirale négative de leur équipe, demandent désormais ouvertement le départ du joueur. On lui reproche un manque de progression, voire un salaire jugé trop élevé au regard des performances collectives actuelles.
Pourtant, les chiffres comme les observateurs réguliers du club s’accordent à dire que Boudaoui fait partie des éléments les plus constants depuis deux saisons. L’été dernier, plusieurs clubs de Bundesliga et de Premier League s’étaient même intéressés à lui, preuve que sa valeur sportive n’est pas anodine.
Le malaise niçois, entre pression sportive et crispations identitaires
Ce nouvel épisode survient dans un contexte déjà sensible. Le traitement controversé réservé précédemment à Youcef Atal, dont le départ avait été accéléré après des prises de position personnelles, nourrit chez certains supporters algériens ou maghrébins le sentiment que les joueurs musulmans du club deviennent des cibles faciles dès que la situation sportive se détériore. S’il est impossible d’affirmer une quelconque intention discriminatoire, l’enchaînement des événements laisse planer un malaise.
Vers un départ inévitable ?
Qu’il soit ou non responsable des propos qui lui sont attribués, Boudaoui semble désormais fragilisé. Un départ dès l’été prochain — voire dès cet hiver si une opportunité crédible se présente — pourrait devenir la solution la plus saine pour toutes les parties. L’environnement niçois se tend, et le milieu algérien pourrait légitimement craindre que la situation ne se détériore encore.
Après le départ de Badredine Bouanani, un autre talent formé ou révélé à Nice pourrait bientôt quitter le nid. Et la crise actuelle n’a pas fini de laisser des traces.


































