À 27 ans, Ilan Kebbal vit un véritable tournant dans sa carrière. Le meneur de jeu franco-algérien, longtemps considéré comme un talent sous-estimé du football français, éclabousse aujourd’hui la Ligue 1 de son talent avec le Paris FC, où il affiche déjà 6 buts et 4 passes décisives depuis le début de saison. Un niveau de performance qui n’a pas échappé au sélectionneur de l’équipe nationale algérienne, Vladimir Petković, lequel l’a rappelé en septembre dernier, quatre ans après sa toute première convocation chez les Fennecs en 2021.
À l’approche d’une année 2026 décisive pour l’Algérie — entre CAN 2025, qualifications et désormais participation à la Coupe du monde 2026 — Kebbal s’est longuement confié à Foot Mercato, revenant sur sa renaissance sportive, son retour tant attendu en sélection, et ses ambitions désormais pleinement assumées.
« Une consécration » : la fierté d’un retour attendu
Lorsqu’il a vu son nom
réapparaître sur la liste de Petković en septembre, Kebbal n’a pas
caché son émotion.
« C’était un objectif depuis longtemps. Ça faisait quatre ans que
je n’étais pas allé en sélection. Quand j’ai vu que j’étais appelé,
c’était une consécration. »
Il ajoute qu’il était déterminé à ne pas revivre le scénario de 2021, quand sa première apparition avec les Verts n’avait pas débouché sur une installation durable. Cette fois, il veut s’inscrire dans la continuité et devenir un élément régulier du groupe.
Et ce retour n’a pas été un
saut dans l’inconnu. Plusieurs joueurs présents lors de sa première
convocation sont toujours en sélection :
« Je connaissais déjà des joueurs, on était restés en contact, donc
pour l’adaptation, c’était plus facile. »
L’ambiance en Algérie : « Ça surpasse tout, à part peut-être le Vélodrome »
Interrogé par Foot Mercato sur l’atmosphère unique
qui règne dans les stades algériens, Kebbal ne mâche pas ses mots
:
« C’est quelque chose de fou. Quand on a joué à Tizi Ouzou, le
bruit… Il faut vraiment être au stade pour comprendre. C’est de la
première à la dernière minute. »
Pour le Marseillais d’origine,
seul le Vélodrome peut rivaliser — et
encore.
Cette ferveur, il l’a d’ailleurs ressentie bien au-delà du terrain
:
« Quand tu mets un pied en Algérie, même si t’es capuché, ils
savent qui tu es. Les Algériens ont une fierté incroyable pour la
sélection. »
Une conviction profonde : « Même en Ligue 2, je voulais revenir en sélection »
La trajectoire de Kebbal n’a
rien d’un long fleuve tranquille. Le Paris FC évoluait en Ligue 2
quand il l’a rejoint, mais cela ne l’a jamais empêché d’ambitionner
un retour chez les Verts.
« Je savais de quoi j’étais capable. Je savais que la sélection,
c’était très difficile à atteindre, mais j’ai toujours eu cet
objectif. »
La montée en Ligue 1 a tout changé : elle lui a offert une exposition nouvelle et a permis à plusieurs de ses coéquipiers, comme Mbow avec le Sénégal ou Chergui avec l’Algérie, d’être eux aussi appelés en sélection.
Ses inspirations : Mahrez, modèle intouchable
L’un de ses souvenirs les plus
marquants en sélection reste sa rencontre avec Riyad Mahrez, alors à son apogée à
Manchester City :
« Il était intouchable. Tu essayes de t’inspirer, mais ce qu’il
fait… toi ça ne marche pas. Des fois, sur le banc, j’étais en mode
supporter. »
Kebbal confie également avoir grandi en regardant les exploits des Fennecs, notamment la Coupe du monde 2014, la CAN 2019 et le fameux coup franc de Mahrez face au Nigeria, un souvenir « dingue ».
Objectif CAN… et Coupe du monde
À quelques semaines de la CAN,
Kebbal espère clairement être du voyage :
« Je joue pour ça, c’est un objectif. Je suis en forme, je suis en
confiance. Il faut continuer à en faire encore plus. »
Et pour lui, les ambitions
algériennes ne font aucun doute :
« Quand tu es une nation comme l’Algérie, tu joues pour aller au
bout. Mentir serait dire qu’on ne vise pas la victoire. »
Quant à l’idée de disputer la
Coupe du monde
2026, il la décrit comme « un but ultime »
:
« C’est la plus grande compétition du monde. On a grandi avec ça.
»
La nouvelle génération ? « Exceptionnelle »
Kebbal salue la jeunesse
actuelle des Fennecs, notamment Hadj Moussa, qu’il « kiffe », Bouanani, et surtout
Ibrahim Maza,
auteur d’un choix précoce et courageux :
« Il aurait pu jouer pour l’Allemagne. Il a fait un choix du cœur.
C’est exceptionnel pour l’Algérie. »
« Des trophées, des victoires… et pourquoi pas un premier but »
À la fin de l’entretien,
lorsqu’on lui demande ce qu’on peut lui souhaiter, Kebbal répond
avec simplicité :
« Des victoires, aller loin à la CAN, et pourquoi pas participer à
la Coupe du monde. Et si je pouvais ouvrir le compteur but, ça
serait bien aussi. »

































