À 51 ans, Nassim Akrour a officiellement tourné la page d’une carrière exceptionnelle, marquée par une longévité rare dans le football moderne. Légende du football algérien et figure emblématique de plusieurs clubs français, notamment Grenoble Foot 38, le FC Istres et le FC Annecy, l’ancien international algérien (18 sélections, 6 buts) peut se targuer d’avoir laissé une empreinte durable sur et en dehors des terrains. Dans un entretien accordé à DZfoot, Akrour s’est livré avec sincérité, revenant sur son parcours, ses choix et sa vision du football algérien actuel.
Interrogé sur le bilan de sa carrière, Nassim Akrour se montre apaisé et sans regrets : « Je n’ai aucun regret, j’ai fait tout ce que j’avais à faire et comme je l’ai pu ». Une déclaration qui résume parfaitement l’état d’esprit d’un joueur qui a toujours privilégié le travail et la stabilité. Conscient que certaines opportunités auraient pu lui permettre d’atteindre un niveau encore supérieur, il ajoute avec lucidité : « Peut-être qu’au moment où j’ai fait mes meilleures saisons, je n’ai pas rencontré les bonnes personnes », tout en assumant pleinement ses choix de carrière.
Sa longévité exceptionnelle intrigue et force le respect. À ce sujet, Akrour balaie toute idée de recette miracle : « Le secret… c’est qu’il n’y a pas de secret, on n’obtient rien sans travail ». Il insiste sur la rigueur quotidienne, l’hygiène de vie et la discipline mentale nécessaires pour jouer après 50 ans. Revenant sur l’évolution du football, il souligne également l’impact des nouvelles contraintes médiatiques : « À mon époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux, ça nous aidait énormément à rester concentrés sur nos objectifs ».
Concernant son passage en sélection nationale, limité à la période 2000–2004, Nassim Akrour explique un choix profondément réfléchi : « Il n’était pas imaginable pour moi de représenter mon pays en sachant que je ne serais pas à 100 % ». Un témoignage fort, qui illustre son respect du maillot national. Malgré la possibilité de revenir plus tard, il préfère laisser la place à la relève : « J’ai vu la nouvelle génération arriver et je ne voulais pas leur barrer la route ».
Son regard sur l’actuelle équipe nationale est globalement positif. Il évoque « un vent de fraîcheur, avec une équipe très talentueuse », tout en rappelant que la clé du succès réside dans la régularité. Admiratif de certains profils offensifs, il cite notamment « la vitesse et l’efficacité de Amoura » ainsi que « l’intelligence de Gouiri ». Sur le cas Ibrahim Maza, il appelle à la patience : « Il faut le mettre dans les bonnes conditions pour maximiser son potentiel, sans griller les étapes », réaffirmant son attachement au collectif.
À propos de Riyad Mahrez, souvent au cœur des débats, Akrour reste mesuré : « Pour l’instant, l’équipe gagne avec Riyad Mahrez », rappelant qu’un entraîneur peut demander à certains joueurs de gérer leurs efforts différemment.
Enfin, son attachement à la JS Kabylie reste intact. Avec humour, il confie : « J’ai baigné dans la JSK toute ma vie », soulignant le lien indéfectible qui l’unit à ce club mythique. Aujourd’hui coordinateur technique près de Grenoble, Nassim Akrour se dit ouvert à aider le football algérien : « Bien sûr que je suis ouvert ».
Plus qu’un ancien buteur, Nassim Akrour apparaît comme un homme de principes, dont les paroles, à l’image de sa carrière, respirent l’humilité, la cohérence et le respect du football.


































