Algérie Foot– Rien ne va plus entre l’entraineur Abdelkader Amrani et le MB Rouissat en Algérie. À peine quelques semaines après sa nomination, l’aventure du technicien tlemcénien à la tête du club du Sud s’est brutalement achevée sur fond de conflit, de méfiance et d’accusations mutuelles. L’épisode, devenu viral sur les réseaux sociaux, fait grand bruit dans le championnat d’Algérie de Ligue 1 Mobilis, déjà marqué par plusieurs polémiques cette saison.
Tout a commencé par une série de déclarations d’Abdelkader Amrani, dénonçant publiquement les conditions de travail jugées précaires au MB Rouissat. L’entraîneur de 66 ans ne cachait pas son exaspération face à une situation qu’il estimait intenable, évoquant des retards de salaires, des infrastructures insuffisantes et un manque criant de moyens pour mener à bien sa mission. Selon ses proches, le coach aurait longtemps tenté d’alerter la direction, sans obtenir la moindre réponse concrète.
Le point de rupture est intervenu en fin de semaine, lorsque le club a publié un communiqué officiel pour annoncer son départ. Le ton employé par la direction du MB Rouissat n’a pas manqué de surprendre : celle-ci a exprimé « son indignation » face au comportement du désormais ex-entraîneur, estimant qu’il avait porté atteinte à « l’image du championnat ». Plus encore, le club a indiqué avoir fait appel à un huissier de justice pour constater son absence, une mesure rare dans le football algérien, signe de la gravité de la rupture.
Mais Abdelkader Amrani, visiblement blessé dans son honneur, n’a pas tardé à réagir. Lors d’une conférence de presse improvisée, il a livré une version totalement différente, accusant la direction de l’avoir trompé dès la signature de son contrat. « Comment peuvent-ils parler de professionnalisme alors qu’on m’a trafiqué mon contrat ? J’ai signé les yeux fermés, par confiance. Un mois et demi plus tard, je découvre le pot aux roses. Comment voulez-vous faire confiance après cela ? », a déclaré l’entraîneur, le visage fermé, visiblement encore sous le choc.
Ces propos explosifs ont mis le feu aux poudres. Dans l’entourage du club, on parle désormais d’un dossier qui risque de se régler devant les instances compétentes. Le président Bensaci Laroussi, réputé pour son tempérament fort, ne devrait pas tarder à répondre à son tour, promettant de révéler sa version des faits dans les jours à venir. Cette confrontation s’annonce houleuse et pourrait bien exposer au grand jour des dysfonctionnements internes que plusieurs observateurs dénoncent depuis longtemps au MB Rouissat.
Cette situation met une fois de plus en lumière les difficultés structurelles que rencontrent certains clubs de Ligue 1 Mobilis, où la stabilité financière et administrative reste fragile. Pour Abdelkader Amrani, qui a entraîné plusieurs clubs prestigieux du pays comme le CS Constantine ou le CR Belouizdad, cet épisode vient ternir une carrière pourtant marquée par de nombreux succès.
De leur côté, les supporters du MB Rouissat oscillent entre incompréhension et déception. Certains défendent le coach, estimant qu’il n’a fait que dire la vérité sur la situation interne du club, tandis que d’autres dénoncent une attitude jugée irresponsable, regrettant que le technicien ait abandonné le navire en pleine tempête.
Quoi qu’il en soit, la séparation entre Abdelkader Amrani et le MB Rouissat laisse un goût amer et un climat tendu. Le club devra désormais trouver un nouvel entraîneur capable de stabiliser le groupe dans une période compliquée, tandis que l’ancien coach, lui, pourrait bien saisir les instances sportives pour faire valoir ses droits. Cette affaire, qui mêle amertume, contrats flous et divergences profondes, est loin d’avoir livré tous ses secrets.
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