Algérie Foot– Deux jeunes étudiants marocains ont été condamnés à des peines de prison pour avoir porté des maillots de l’équipe nationale sur lesquels figuraient les inscriptions « Palestine libre » et « La santé et l’éducation pour tous ». Le verdict est tombé ce mardi matin au tribunal de première instance de Rabat, après une audience qui s’est prolongée tard dans la nuit.
Selon la défense, représentée par Me Sanaa Soujar, le tribunal a prononcé une peine de deux mois de prison ferme à l’encontre du premier jeune homme, quatre mois pour le second, et un mois pour le propriétaire de l’imprimerie ayant réalisé les t-shirts. L’affaire, qui suscite une vive émotion sur les réseaux sociaux, a été largement relayée par les médias marocains et les militants des droits humains.
Les deux étudiants, âgés d’une vingtaine d’années et inscrits en master à l’Université de Kénitra, avaient été arrêtés le 6 octobre dernier à Rabat, dans le cadre des manifestations du mouvement “Génération Z”, qui réclame davantage de libertés et de justice sociale. Leur seule “faute” : avoir arboré un maillot du Maroc sur lequel ils avaient inscrit des messages pacifiques en faveur de la cause palestinienne et du droit universel à la santé et à l’éducation.
Le procureur du roi avait décidé de les poursuivre pour « incitation » et « trouble à l’ordre public », une qualification jugée « disproportionnée » par leurs avocats et plusieurs ONG. Les autorités auraient considéré que les slogans inscrits sur les maillots constituaient un message politique interdit lors des rassemblements publics.
L’arrestation du propriétaire de l’imprimerie, qui s’était contenté d’exécuter la commande des étudiants, a ajouté à la polémique. De nombreuses voix dénoncent une dérive répressive et une atteinte à la liberté d’expression.
Sur les réseaux sociaux, les internautes marocains se sont mobilisés sous les hashtags #الحرية_لشباب_الرباط et #FreeGenerationZ, exprimant leur solidarité avec les jeunes condamnés. Certains rappellent que la cause palestinienne est profondément ancrée dans la société marocaine et ne devrait pas être criminalisée.
Pour beaucoup d’observateurs, cette affaire met en lumière un malaise croissant autour de la liberté d’opinion et de l’expression politique chez les jeunes Marocains. Les familles des deux étudiants espèrent désormais que la cour d’appel reviendra sur cette décision, estimée injuste et contraire aux principes fondamentaux du droit à la libre expression.
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