Le technicien suisse, à la tête
de la sélection depuis peu, avait déjà commencé à bâtir une base
défensive stable composée de cadres comme Ramy Bensebaïni, Aïssa Mandi et Mohamed Tougai, tous assurés de conserver
leur place. L’arrivée de Benkara bouleverse pourtant cet équilibre
fragile. Car si le joueur de Dortmund jouit d’un énorme potentiel,
il n’a encore jamais évolué avec l’équipe première du club
allemand, ce qui soulève de légitimes interrogations sur les
critères de sa convocation.
Selon plusieurs sources
proches de la Fédération algérienne, Benkara figurerait déjà dans
la liste élargie
préparée par Petkovic en vue du prochain rassemblement des Verts,
qui inclut deux matchs amicaux de haut niveau contre
le Zimbabwe et
l’Arabie
saoudite. Le sélectionneur se retrouve ainsi face à un
dilemme : honorer la promesse faite au joueur et au club, ou
privilégier la logique sportive en se basant sur les performances
du moment.
Cette décision pourrait
surtout avoir des conséquences directes pour un autre défenseur,
Samir Chergui,
actuellement sous contrat avec le Paris FC. Ce dernier, apprécié du public
algérien pour sa combativité et son implication lors du précédent
stage, risque de faire les frais de l’arrivée du jeune prodige de
Dortmund. Son éventuelle mise à l’écart créerait une véritable onde
de choc parmi les supporters, qui avaient salué son sérieux et ses
prestations régulières en championnat de France.
Les observateurs estiment que
Petkovic devra justifier clairement ses choix, sous peine de voir
naître un malaise au sein du groupe. L’intégration d’un joueur
encore peu expérimenté, au détriment d’un élément déjà adopté par
les fans, pourrait relancer le débat sur les critères de sélection
au sein de la sélection algérienne, déjà critiquée par le passé
pour certaines décisions jugées politiques ou stratégiques.
Derrière cette affaire, c’est
toute la complexité de la gestion du double vivier algérien — entre
jeunes talents formés en Europe et joueurs installés localement —
qui refait surface. Le cas Elies Benkara illustre parfaitement la volonté de
la Fédération d’attirer les binationaux à fort potentiel, mais il
révèle aussi les tensions que ces intégrations peuvent provoquer
dans un effectif déjà riche et compétitif.
Pour Petkovic, la prochaine trêve internationale sera
donc plus qu’un simple rassemblement : ce sera un test de cohésion,
mais aussi un exercice d’équilibre entre promesse diplomatique et
mérite sportif. Et à l’heure actuelle, une seule question agite les
supporters des Fennecs : entre Samir Chergui et Elies Benkara, qui sera la véritable
victime de ce nouveau casse-tête algérien ?