Algérie Foot– L’absence de Youcef Belaïli de la liste des joueurs convoqués par Vladimir Petkovic pour les deux prochaines rencontres de l’équipe nationale — face au Zimbabwe le 13 novembre et à l’Arabie saoudite le 18 novembre — continue de faire couler beaucoup d’encre. Les supporters et observateurs du football algérien s’interrogent : pourquoi l’un des talents les plus brillants de la génération actuelle n’a-t-il pas été retenu ? Les explications, bien qu’officieuses, semblent aujourd’hui plus claires.
D’après des sources proches de la sélection, consultées par La Gazette du Fennec, la décision de Petkovic est avant tout technique. Le sélectionneur bosnien, connu pour son exigence tactique et son attachement à la discipline collective, n’entend pas remodeler son système de jeu pour accommoder un joueur, aussi talentueux soit-il. Or, Belaïli, réputé pour son génie offensif et ses fulgurances balle au pied, souffre d’un manque d’implication dans les tâches défensives. Dans l’esprit de Petkovic, chaque joueur doit s’intégrer dans un cadre collectif précis, sans exception.
À l’Espérance de Tunis, ses entraîneurs avaient longtemps accepté d’adapter le dispositif pour lui offrir une liberté totale dans les trente derniers mètres. Un traitement particulier que Petkovic refuse d’accorder, estimant qu’un joueur de haut niveau doit avant tout s’ajuster à la stratégie de l’équipe. Le Bosnien privilégie un football basé sur la rigueur, l’équilibre et le travail collectif, trois aspects qui ne correspondent pas toujours au profil libre et imprévisible de Belaïli.
Mais la mise à l’écart du joueur de l’EST ne s’explique pas seulement par des considérations tactiques. Son caractère fort et son tempérament bouillant ont souvent été évoqués comme des sources de tension au sein du groupe. Youcef Belaïli supporte difficilement un rôle secondaire, et son attitude lorsqu’il n’est pas titulaire pose parfois problème. Depuis l’arrivée de Petkovic à la tête des Verts, Belaïli n’a disputé que 171 minutes au total, un chiffre révélateur du manque de confiance entre les deux hommes.
Le cas du match nul face à la Guinée (0-0), en septembre dernier à Casablanca, illustre bien la situation. Ce soir-là, Belaïli avait affiché son mécontentement après sa sortie prématurée, ce qui n’a pas échappé au sélectionneur. Petkovic, souhaitant préserver la stabilité de son groupe, aurait choisi d’écarter tout élément susceptible de troubler la sérénité du vestiaire.
Bien qu’il figure, selon certaines sources, sur une pré-liste élargie de 30 joueurs en vue de la Coupe d’Afrique des Nations, sa présence effective lors du tournoi reste très incertaine. Pour que Belaïli fasse le voyage au Maroc en décembre, plusieurs conditions devront être réunies — notamment une amélioration de son attitude et une meilleure intégration dans le collectif.
Pour l’heure, la porte de l’équipe nationale ne lui est pas totalement fermée, mais Petkovic semble avoir tranché : le talent seul ne suffit plus. Dans la nouvelle ère des Verts, la discipline tactique et la cohésion d’équipe priment sur les exploits individuels. Et Youcef Belaïli, symbole d’un football instinctif et flamboyant, en paie aujourd’hui le prix.
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