Algérie Foot– Dans une récente interview, l’entraîneur algérien Lakhdar Adjali s’est confié sur son expérience en Guinée, où il connaît une réussite notable avec le Hafia Conakry. Avec un premier titre en poche, Adjali a démontré ses compétences sur la scène africaine. Cependant, il n’a pas manqué de critiquer la situation du football algérien, qu’il décrit comme gangrenée par des pratiques nuisibles.
Lakhdar Adjali est arrivé au Hafia Conakry il y a environ cinq mois, après un passage en France où il résidait depuis trois ans. Dès son arrivée, il a su imposer sa patte en guidant l’équipe vers un trophée historique, la nouvelle version de la Coupe de la Ligue guinéenne. « C’est une immense satisfaction. Ce titre est un moment marquant autant pour moi que pour le club », a-t-il déclaré.
Son succès est d’autant plus impressionnant qu’il a été obtenu en seulement deux mois. « Le président du Hafia m’a contacté directement, et j’ai tout de suite accepté. Ce club est une légende du football africain, et je suis honoré d’y contribuer », explique Adjali.
Des infrastructures de qualité et un environnement sain
En Guinée, Adjali a été agréablement surpris par le professionnalisme des clubs locaux. Il a notamment salué les infrastructures du Hafia Conakry, qu’il juge meilleures que celles de certains clubs nord-africains. « Ici, les clubs investissent dans la formation et disposent d’académies bien équipées. Cela prépare les stars de demain », a-t-il souligné.
Ce qui distingue le football guinéen, selon Adjali, c’est également la gestion exemplaire des clubs. « Je n’ai rencontré le président que trois fois en cinq mois. Il ne s’immisce pas dans les décisions techniques et se concentre uniquement sur la création des meilleures conditions pour l’équipe. C’est une mentalité rare », a-t-il expliqué.
Un constat amer sur le football algérien surtout après le départ de Benchikha de la JSK
Interrogé sur un éventuel retour en Algérie, Adjali a exprimé ses réserves. « L’Algérie est mon pays, mais les conditions actuelles du football y sont déplorables. Le système est gangrené, et cela ne correspond pas à mes valeurs. » Pour lui, le manque de professionnalisme et l’ingérence des dirigeants dans les décisions techniques constituent les principaux problèmes.
Adjali déplore également que de nombreux entraîneurs algériens préfèrent partir à l’étranger ou abandonner leur métier en raison de cet environnement toxique. « En Guinée, je peux travailler librement, prendre des décisions stratégiques, et refuser des offres de transfert si cela va à l’encontre de notre projet, sans subir de pressions », a-t-il expliqué.
Des espoirs pour le futur
Malgré ses critiques, Lakhdar Adjali reste optimiste pour l’avenir du football algérien. Selon lui, une réforme globale menée par l’État est indispensable. « Il faut une politique claire et des lois strictes pour encadrer les dirigeants de clubs. Avec les infrastructures modernes dont dispose l’Algérie, le pays peut retrouver sa grandeur sur la scène africaine », a-t-il conclu.
Pour l’heure, Lakhdar Adjali continue d’écrire une belle page de sa carrière en Guinée, tout en espérant voir un jour son pays natal suivre le chemin du professionnalisme et de la rigueur.
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