L’élimination de l’Algérie A’ en quart de finale de la Coupe arabe 2025 face aux Émirats arabes unis continue de susciter débats et analyses dans le monde du football arabe. Si une partie des supporters et des consultants ont rapidement pointé du doigt Madjid Bougherra, le tenant pour principal responsable de cette sortie prématurée, d’autres voix se sont élevées pour tempérer les critiques, à l’image de l’ancien international tunisien Ammar Jemal.
Invité sur les plateaux des chaînes qataries Al Kass, Jemal a livré une défense appuyée de l’ancien capitaine des Verts. Pour lui, la valeur de Bougherra en tant qu’entraîneur est largement sous-estimée, notamment en comparaison avec le sélectionneur de l’équipe première, Vladimir Petkovic. Selon Jemal, les différences entre les deux hommes ne sont pas aussi marquées qu’on pourrait le croire, en particulier si l’on analyse leur parcours et leurs résultats.
L’ancien défenseur tunisien rappelle que Petkovic, en dehors de son passage remarqué avec la Suisse, n’a pas forcément accumulé des succès majeurs, que ce soit en club ou en sélection. À l’inverse, Bougherra a su imposer une identité claire à la sélection locale algérienne, avec des résultats globalement positifs. En 19 matchs officiels disputés à la tête de l’Algérie A’, toutes compétitions confondues, il n’a jamais perdu dans le temps réglementaire, les seules éliminations étant survenues lors de séances de tirs au but.
Ce détail est loin d’être anodin. Il met en lumière une réalité souvent oubliée : les tirs au but relèvent autant du mental que de la préparation, et ne reflètent pas toujours la supériorité ou l’infériorité d’un entraîneur. Pourtant, la déception est immense pour une sélection algérienne qui faisait partie des favoris naturels, surtout après avoir remporté l’édition 2021.
La décision de Bougherra de mettre un terme à sa mission, annoncée juste après le coup de sifflet final, a été perçue comme un geste fort de responsabilité. En assumant publiquement l’échec et en présentant ses excuses au peuple algérien, l’ancien défenseur a montré une posture rare dans le football moderne. Son refus catégorique d’intégrer le staff de l’équipe première comme adjoint traduit également sa volonté de préserver son statut d’entraîneur principal.
Pour Ammar Jemal, l’Algérie ferait une erreur stratégique en se séparant définitivement de Bougherra. Il estime que le technicien algérien connaît parfaitement l’environnement local, la mentalité des joueurs et les réalités du football national. À long terme, il pourrait même représenter une solution crédible pour prendre les rênes de la sélection A.
Au-delà du résultat sportif, cette élimination pose une question plus large : faut-il juger un entraîneur uniquement à l’aune d’un échec, surtout lorsqu’il intervient dans des circonstances aussi cruelles ? Pour ses défenseurs, Madjid Bougherra reste un homme de projet, dont l’expérience et la vision pourraient encore servir le football algérien dans les années à venir.



































