L’absence d’Amine Gouiri de la CAN 2025 continue d’alimenter les débats, d’autant plus que l’attaquant algérien a officiellement repris l’entraînement collectif avec l’Olympique de Marseille. À première vue, cette situation peut sembler paradoxale. Comment un joueur jugé apte à s’entraîner en club peut-il être écarté d’une compétition majeure avec sa sélection nationale ? La réponse réside dans une gestion médicale et sportive jugée prudente par le staff des Verts.
Bien que Gouiri ait retrouvé le groupe marseillais, son retour à la compétition officielle n’est pas immédiat. Selon plusieurs sources concordantes en France, l’attaquant ne devrait pas être en mesure de disputer des matchs officiels avant le début du mois de janvier. Or, la phase de groupes de la CAN 2025 s’achève le 31 décembre. Cela signifie concrètement que Gouiri aurait manqué l’intégralité du premier tour, rendant sa convocation peu pertinente sur le plan sportif.
Au-delà du calendrier, la question du rythme est centrale. Éloigné des terrains depuis sa blessure survenue le 14 octobre dernier lors du match face à l’Ouganda, Gouiri accuse un retard physique important. Une réathlétisation complète est nécessaire avant de retrouver les exigences du très haut niveau. Lancer un joueur sans rythme dans une compétition aussi intense que la CAN, notamment lors de matchs à élimination directe, représente un risque majeur, tant pour le joueur que pour l’équipe.
La nature même de la blessure renforce cette prudence. Contrairement à une blessure musculaire, l’atteinte à l’épaule concerne le haut du corps, une zone particulièrement sollicitée chez les attaquants. Duels aériens, contacts épaule contre épaule, chutes et impacts répétés font partie du quotidien d’un avant-centre. De plus, ce type de contacts est souvent moins sanctionné par les arbitres, ce qui expose davantage le joueur à une rechute. La blessure subie par Gouiri était sérieuse, même si elle n’avait pas entraîné de sanction lourde contre l’adversaire.
La comparaison avec Achraf Hakimi a naturellement émergé. Le capitaine marocain, blessé à la cheville avec le Paris Saint-Germain, a été retenu pour la CAN 2025 malgré une reprise progressive. Toutefois, les situations sont différentes. Hakimi a repris la course plus tôt et, bien que convoqué, il ne sera pas aligné dès le premier match. Vladimir Petkovic, de son côté, a choisi une approche différente, estimant que Gouiri ne serait pas pleinement opérationnel ni pour le début de la compétition ni pour la phase de groupes.
Ce choix a également permis d’ouvrir la porte à d’autres profils offensifs, comme Adil Boulbina et Redouane Berkane, qui pourront profiter de cette opportunité pour s’exprimer sur la scène continentale. Pour Amine Gouiri, la priorité reste désormais de retrouver pleinement ses sensations en club, avec en ligne de mire des objectifs majeurs comme la Coupe du monde 2026. Dans cette optique, la stratégie du « risque zéro » semble avoir prévalu, quitte à repousser encore son baptême du feu en Coupe d’Afrique des Nations.


































