« Nous nous attendions à un match difficile et la sélection algérienne est très forte. » Cette déclaration du sélectionneur saoudien Hervé Renard résume parfaitement la réalité vécue à Djeddah, où l’Algérie a imposé sa puissance, son intensité et sa discipline tactique pour s’imposer 2-0. Bien qu’amical, ce duel a rapidement pris la tournure d’un véritable test, dans lequel les Verts ont affiché une assurance et une maîtrise nettement supérieures à celles de leur adversaire.
Dès les premières minutes, les Algériens ont pris le contrôle des débats, forçant l’Arabie saoudite à reculer. Hervé Renard avait opté pour un 4-2-3-1 censé offrir un équilibre entre phases défensives et offensives, mais son équipe s’est retrouvée constamment regroupée, parfois avec dix joueurs derrière le ballon. Cette approche prudente a révélé de nombreuses failles : des lignes coupées, un manque de coordination et des espaces importants laissés entre la défense et le milieu. Les Algériens ont exploité ces failles grâce à un pressing organisé et des mouvements fluides sur les couloirs.
Le premier but est intervenu après une erreur individuelle de Mohamed Kanno, auteur d’une faute inutile dans la surface. Le second est arrivé sur une action parfaitement menée : percée de Hadj Moussa, frappe repoussée par le gardien Al-Aqidi et conclusion de Rafia Belghali, laissé totalement libre. Une scène symptomatique de l’incapacité saoudienne à gérer les seconds ballons, un aspect essentiel face à une équipe aussi agressive et attentive que l’Algérie.
Offensivement, les Saoudiens, coachés par Renard, ont peiné à exister. Malgré des individualités reconnues comme Salem Al-Dawsari ou Firas Al-Buraikan, l’équipe n’a jamais trouvé le rythme pour déstabiliser la défense algérienne. Absence d’automatismes, manque de profondeur, centres imprécis : la formation saoudienne a souffert d’un déficit clair dans la construction du jeu et dans la création d’occasions.
À mesure que la rencontre avançait, la différence physique s’est accentuée. Les Algériens gagnaient les duels, pressaient plus haut et se montraient plus inspirés dans la transition. Les changements opérés par Renard, tardifs et peu impactants, n’ont pas inversé la tendance. Son équipe semblait résignée, dominée dans les intentions et dans l’intensité.
En marge du match, un détail n’est pas passé inaperçu. Youcef Belaïli, non convoqué en équipe A par Vladimir Petkovic ni en équipe A’ par Madjid Bougherra, a publié une story peu après la fin de la rencontre. On y voit des photos des joueurs de la sélection accompagnées d’un drapeau algérien et de cœurs, un message de soutien clair alors qu’il venait tout juste de se blesser en club après sa non-convocation. À l’inverse, Saïd Benrahma, lui aussi écarté de la liste, s’est contenté de publier des stories liées à son club Neom, sans aucun message concernant l’équipe nationale, signe probable d’une déception plus contenue, mais bien réelle.
Ce match, au-delà du score, aura rappelé une évidence : l’Algérie possède toujours une base solide, une intensité supérieure et un sens collectif affirmé. L’Arabie saoudite, elle, devra revoir ses automatismes, son approche et son engagement si elle souhaite rivaliser à ce niveau.
































