Algérie Foot– Le match entre le CS Constantine (CSC) et la JS Kabylie (JSK), disputé pour le compte de la 11ᵉ journée du championnat de Ligue 1 Mobilis, continue de susciter une vive polémique. La rencontre, remportée 1 à 0 par les Constantinois, a été marquée par un incident d’arbitrage majeur qui a provoqué l’indignation des supporters et des observateurs du football algérien.
Une séquence qui fait scandale
L’action controversée concerne un contact dans la surface de réparation entre le joueur kabyle Bott et le gardien du CSC. Pour beaucoup, la faute semblait évidente et aurait dû entraîner un penalty. Pourtant, l’arbitre principal Houssam Benyahia a ordonné de jouer, estimant qu’il n’y avait pas d’infraction.
Selon les informations recueillies après la rencontre, un échange tendu aurait eu lieu entre Benyahia et la responsable de la VAR, Ghada Mahat, au moment de revoir l’action. Alors que l’arbitre restait convaincu de sa première impression, la VAR aurait exprimé des doutes sur l’absence de faute. Benyahia, souhaitant obtenir une confirmation visuelle, aurait demandé à plusieurs reprises de revoir l’action sous différents angles, sans succès : les images disponibles ne montraient la scène que sous un seul plan, insuffisant pour trancher.
Face à ce manque de clarté, Ghada Mahat aurait déclaré ne rien distinguer de concluant, maintenant ainsi une zone d’incertitude qui a conduit au maintien de la décision initiale : pas de penalty.
La Commission fédérale d’arbitrage réagit fermement
Alertée par la JSK, la Commission fédérale d’arbitrage (CFA) a convoqué, lundi, l’ensemble des officiels impliqués : l’arbitre central, ses assistants et la responsable de la VAR. Après avoir passé en revue les séquences vidéo et les échanges entre arbitres, la Commission a conclu à une faute grave dans la gestion du protocole VAR et à un manque de rigueur dans l’analyse des images.
En conséquence, la CFA a décidé de suspendre provisoirement Houssam Benyahia, ses assistants ainsi que Ghada Mahat, dans l’attente des conclusions finales de l’enquête. Cette sanction symbolise la volonté des instances de mettre un terme aux dérives arbitrales qui ternissent la crédibilité du championnat.
Un malaise plus profond dans l’arbitrage algérien
L’incident du CSC–JSK n’est pas un cas isolé. Depuis le début de la saison, plusieurs clubs de Ligue 1 se plaignent d’erreurs répétées et de décisions incohérentes, malgré l’introduction de la VAR censée apporter plus d’équité. Le problème semble structurel, lié à la formation, au manque de moyens techniques et à une pression croissante sur les arbitres, souvent pris entre suspicion et contestation.
Le président de la FAF, Walid Sadi, aurait d’ailleurs exprimé sa préoccupation face à la multiplication de ces affaires et envisagerait une réforme du corps arbitral, incluant un encadrement plus strict et des stages de perfectionnement pour les officiels.
Un signal d’alarme pour la Ligue 1
Ce nouveau scandale vient rappeler l’urgence d’une modernisation du système d’arbitrage en Algérie. Si la technologie est censée réduire les erreurs humaines, elle ne peut remplacer la compétence, la transparence et la cohérence des décisions.
Le match CSC–JSK restera ainsi dans les mémoires, non pas pour son résultat sportif, mais pour le débat qu’il a relancé sur la fiabilité de la VAR et la crédibilité du corps arbitral algérien. Entre perte de confiance et besoin de réforme, le football national se retrouve une fois de plus face à ses contradictions.
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