Alors que la Fédération algérienne de football (FAF) a fixé un plafond budgétaire de 50 milliards de centimes pour les clubs de la Ligue 1 Mobilis en Algérie, afin de rationaliser les dépenses et encadrer l’utilisation des fonds publics, la réalité économique des clubs semble loin de refléter cette limite. Plusieurs équipes ont en effet largement dépassé ce seuil, parfois de manière spectaculaire, malgré les restrictions imposées.
Au fil des bilans financiers récents des clubs d’Algérie, il apparaît que les budgets annuels de certains clubs ont non seulement ignoré la réglementation, mais ont même connu une forte augmentation par rapport à la saison précédente. Dans certains cas, les budgets ont doublé, avec des hausses dépassant 30 % par rapport à l’an passé, montrant que la tutelle n’a pas réussi à freiner l’inflation des dépenses dans le championnat.
Le CR Belouizdad, engagé cette saison en Coupe de la Confédération, se distingue avec le budget le plus élevé : 155 milliards de centimes, soit une augmentation de 35 % par rapport à la saison précédente. Cette enveloppe massive place le club en tête des dépenses parmi toutes les équipes de Ligue 1. Derrière le Chabab, la JS Kabylie affiche un budget de 120 milliards de centimes, en hausse de 39 %, suivie de près par l’USM Alger avec 110 milliards (+6 %) et le MC Alger avec 90 milliards (+1 %).
Il est important de noter que le budget du MC Alger ne prend pas en compte certaines dépenses exceptionnelles, comme le rachat de l’option d’achat d’Andy Delort, estimée à 1,5 million d’euros. Avec cette somme, l’enveloppe réelle du MCA se rapproche de celle de l’USMA, illustrant la difficulté de comparer strictement les budgets annoncés avec les montants réellement engagés.
Pour les clubs ayant dépassé le plafond de 50 milliards, le règlement impose de justifier les montants supplémentaires par des financements privés. Plusieurs équipes, comme la JS Kabylie et le MC Alger, ont déjà conclu des partenariats pour se conformer à ces exigences, garantissant ainsi une légitimité officielle à leurs budgets élevés.
Malgré ces chiffres impressionnants pour le championnat algérien, les budgets des clubs locaux restent modestes face aux géants africains. L’exemple le plus frappant reste celui d’Al Ahly du Caire, dont le budget annuel est estimé à 176 millions de dollars, soit bien au-dessus des moyens des équipes algériennes. Cet écart financier explique en partie les lourdes défaites subies récemment par les clubs locaux dans les compétitions africaines, à l’image de la JS Kabylie, largement dominée lors de sa dernière sortie au Caire.
Ainsi, même si certains clubs algériens investissent massivement, le plafond budgétaire semble davantage théorique que réel, et le chemin pour atteindre le niveau financier des meilleurs clubs africains reste encore très long.



































