Algérie Foot– Le Mouloudia Club d’Alger est en pleine tourmente institutionnelle. Une fracture désormais assumée oppose le CSA/MCA (club sportif amateur), dirigé par Mohamed Khaldi, à la SSPA/MCA, sous la direction de Mohamed Redjem, alias Hadj Redjem. Dans un courrier officiel, le CSA dénonce avec fermeté la gestion de la SSPA, accusée de ne pas respecter ses engagements contractuels et de marginaliser l’instance fondatrice du club.
Cette lettre, consultée par Elkhabar, révèle une crise profonde qui menace l’équilibre du doyen des clubs algériens. Face à la gravité de la situation, le CSA envisage de saisir le ministère des Sports, dirigé par Walid Sadi, ainsi que la Fédération algérienne de football, et n’exclut pas un recours en justice pour rétablir ce qu’il considère comme un droit bafoué.
Un conflit financier et institutionnel
Au cœur du litige se trouve une question de financements. Le CSA accuse la SSPA de Hadj Redjem de ne pas verser les subventions destinées aux disciplines amateurs, mettant en péril leur existence. “Depuis plusieurs exercices, la SSPA fait preuve d’une indifférence totale envers ses obligations vis-à-vis du club fondateur”, affirme le courrier.
Mais au-delà des finances, c’est toute une question de gouvernance qui est soulevée. Le CSA se plaint d’être progressivement écarté des prises de décision concernant le club, en dépit de la convention qui lie les deux entités. “Le CSA n’est plus consulté, ni informé. C’est une mise à l’écart délibérée”, déclare un responsable du club amateur, dénonçant une gestion jugée autoritaire et opaque de la part de Hadj Redjem.
Un modèle à bout de souffle
Ce conflit illustre une problématique plus large qui touche le football algérien. Depuis l’instauration du professionnalisme en 2010, les clubs sont tiraillés entre leurs structures historiques et les sociétés par actions censées moderniser leur gestion. Cette dualité, souvent source de tensions, semble avoir atteint un point de rupture au Mouloudia d’Alger.
Dans son courrier, le CSA ne mâche pas ses mots et parle d’un club “en train de perdre son âme”. Ce cri d’alarme souligne le malaise profond qui règne au sein du doyen du football algérien. La balle est désormais dans le camp des autorités compétentes, qui devront arbitrer ce bras de fer pour préserver l’avenir et l’identité du MC Alger.
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