À la veille d’un duel qui pourrait déjà façonner le destin du groupe, l’Algérie s’avance avec prudence mais détermination vers sa deuxième sortie dans cette CAN 2025, tandis que le Burkina Faso affiche une ambition assumée. Depuis Rabat, où les médias et supporters commencent à sentir la tension monter, Brama Traoré a livré un discours à la fois mesuré et conquérant. L’entraîneur burkinabè préfère regarder au-delà d’une première victoire qui a réveillé les espoirs, rappelant que « la compétition est longue » et que rien ne se joue « en un seul match ». De son point de vue, ce rendez-vous contre les Verts représente bien plus qu’un simple affrontement : c’est un test d’envergure, un révélateur d’identité collective et de caractère.
Car si le Burkina Faso a lancé sa campagne de manière convaincante, c’est aussi face à l’Algérie – victorieuse sèchement du Soudan – que les Étalons mesureront réellement leurs capacités. Traoré ne le cache pas : l’historique nourrit l’intensité. Ces dernières années, les deux nations se sont croisées à maintes reprises, souvent dans des contextes nerveux, tendus, parfois décisifs. Le technicien burkinabè s’attend à « des étincelles dans l’air » et n’élude pas l’enjeu émotionnel. Pour lui, l’essentiel sera surtout de maîtriser le tempo, d’éviter les erreurs de naïveté et d’imposer une lecture tactique capable de bousculer une Algérie qui, malgré son entrée triomphale, cherche encore sa pleine maîtrise défensive et la régularité dans ses transitions. Les Burkinabè arrivent avec une forme de lucidité : ils savent ce que représente l’Algérie, mais refusent de s’incliner psychologiquement avant même le coup d’envoi.
Plus encore, Traoré a révélé publiquement ce que beaucoup devinent : le Burkina Faso ne voyage pas au Maroc pour faire de la figuration. Le sélectionneur l’a dit avec une ambition crue – « être présent le 18 janvier », date de la finale, est l’objectif déclaré. Derrière ces mots, c’est tout un projet collectif qui se dévoile : grandir d’un match à l’autre, apprendre sans renoncer, ne jamais s’écarter du plan de route. Pour cela, un élément clé se jouera dimanche : savoir « jouer un match intelligent », gérer les phases de pression algériennes, et ne pas se laisser happer par les émotions d’un adversaire poussé par un public massif. Car le contexte compte. L’Algérie est portée par ses milliers de supporters au Maroc ; la CAN se joue aussi dans les tribunes, et le Burkina veut répondre – au football, mais aussi au mental. Dimanche, Rabat pourrait donc offrir l’un des premiers grands chocs de la compétition, celui qui révèle non seulement des points… mais aussi des prétendants.
Lire aussi : Une blessure de 3 mois frappe un joueur de l’équipe d’Algérie
































