L’Algérie entame sa Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc face au Soudan avec un enjeu qui dépasse la simple quête des trois points. Ce premier match de la phase de groupes, disputé mercredi à Rabat, s’inscrit dans une histoire particulière : celle d’un rapport longtemps contrarié entre les Verts et les sélections arabes dans la compétition continentale. Si l’Algérie part favorite sur le papier, elle sait aussi que son entrée en lice est l’occasion de corriger une tendance devenue pesante au fil des éditions, tant les confrontations face à des adversaires issus du monde arabe ont souvent laissé des traces, sportives comme psychologiques.
Le paradoxe algérien tient dans ce contraste saisissant entre un passé glorieux et des rendez-vous récents douloureux. Les premières pages de cette histoire avaient pourtant été écrites avec autorité, notamment au début des années 1980, lorsque les Verts imposaient leur maîtrise face au Maroc puis à l’Égypte, parfois au terme de scénarios haletants. L’édition 1990, couronnée par un sacre continental, avait également vu l’Algérie dominer l’Égypte, symbole d’une supériorité assumée. Mais au fil du temps, la dynamique s’est inversée. Depuis le succès contre l’Égypte en 2004, l’Algérie a enchaîné des revers marquants face au Maroc, à l’Égypte, à la Tunisie puis plus récemment à la Mauritanie. Ces défaites successives ont installé un doute persistant, nourrissant l’idée d’une fragilité récurrente dès lors que le contexte émotionnel et régional s’intensifie.
C’est précisément ce poids de l’histoire que les hommes de Vladimir Petkovic doivent aujourd’hui apprivoiser. Face au Soudan, l’objectif est clair : gagner pour lancer le tournoi, mais surtout briser cette série négative et installer un climat de confiance durable. Une victoire offrirait à l’Algérie un double bénéfice, comptable et symbolique, en rappelant que le passé ne dicte pas nécessairement l’avenir. À l’inverse, un faux pas raviverait immédiatement les souvenirs récents et compliquerait la gestion de la suite du groupe, qui comprend également la Guinée équatoriale et le Burkina Faso. Dans une CAN où chaque détail pèse lourd, cette entrée en matière prend donc des allures de test identitaire. Pour les Verts, il s’agit autant de gagner un match que de tourner une page, afin d’aborder la compétition libérés d’un fardeau historique devenu trop encombrant.

































