Dans un football mondial qui ne cesse de renouveler ses hiérarchies, une constante demeure : Riyad Mahrez continue d’exister au sommet. Malgré ses 34 ans et son exil sportif en Arabie saoudite sous les couleurs d’Al-Ahli, l’ailier algérien reste l’un des créateurs les plus décisifs de la planète. Les chiffres de l’année 2025 le prouvent avec éclat : 25 passes décisives délivrées toutes compétitions confondues, faisant de lui le 4e meilleur passeur du monde sur l’année civile. Dans un classement où l’on retrouve les éclairs de jeunesse de Lamine Yamal (FC Barcelone), les derniers actes d’un Lionel Messi en MLS et l’explosion d’un Michael Olise désormais étincelant en Premier League, Mahrez n’a pas seulement préservé sa magie – il l’a transcendée. À l’heure où l’on attend souvent la retraite des légendes, lui écrit encore.
Ce statut, Mahrez le cultive autant en club qu’en sélection. Son doublé lors du match d’ouverture de la CAN 2025 contre le Soudan a rappelé un fait simple : lorsqu’il enfile le maillot algérien, il ne représente pas seulement un capitaine – il symbolise une génération, un style et une manière de gagner. L’ancien joueur de Manchester City, champion d’Angleterre à répétition et vainqueur de la Ligue des champions 2023, ne se contente pas de distribuer. Il dirige, il inspire, il dicte le tempo. Qu’il dépose un ballon sur la tête d’un attaquant, qu’il trouve la passe dans le demi-espace ou qu’il invente une trajectoire impossible, Mahrez reste l’artisan principal des offensives algériennes. Pendant que des joueurs tels que Bradley Barcola ou Rayan Cherki émergent timidement, lui continue de talonner ceux que l’on présente comme les futurs rois du football.
Cette constance interroge aussi l’avenir immédiat de l’Algérie dans cette CAN 2025. Peut-on encore demander à Mahrez de porter seul la créativité ? Ou verra-t-il naître autour de lui un relais à la hauteur – peut-être Ibrahim Maza, peut-être Farès Chaïbi, peut-être un nom encore insoupçonné ? En réalité, la question est presque secondaire tant l’évidence demeure : la sélection algérienne existe d’abord et avant tout parce que Mahrez donne une raison d’y croire. Si l’Algérie veut rêver d’un troisième sacre continental, elle devra repartir de cette vérité simple. Les passes décisives ne sont pas que des statistiques : elles sont la preuve qu’un joueur rend les autres meilleurs. Et tant que Riyad Mahrez prolongera ce don, les Verts auront toujours une longueur d’avance.
































