À quelques heures d’un duel décisif, la Zambie avance sans détour : venir jouer n’est pas suffisant, il faut gagner. C’est le message lancé avec force par son sélectionneur, Moses Sichone, avant d’affronter le Maroc, hôte de cette CAN 2025 et solide premier de son groupe avec quatre points. Dans une conférence de presse empreinte de lucidité, mais aussi d’une ambition assumée, le technicien zambien a rappelé l’essence même de cette rencontre : « nous ne pouvons poursuivre notre aventure que si nous gagnons ». La Zambie, deux points après deux nuls face au Mali et aux Comores, n’a plus le luxe d’attendre. Elle doit plier le destin, ou accepter de le subir. Le Maroc, même sans certitude autour d’Achraf Hakimi et d’un effectif encore en gestion physique, n’en reste pas moins l’une des équipes les plus difficiles à manœuvrer de la compétition. Et Sichone l’a admis sans détour : « battre le Maroc n’est possible qu’avec une mentalité de fer, un combat collectif et une volonté de jouer en bloc ».
L’enjeu mental, plus encore que la tactique, semble être le moteur de ce rendez-vous. Sichone l’a martelé à ses joueurs : c’est l’esprit qui fait la différence. « Il faut de la combativité, de la cohésion. Si nous n’incarnons pas cela, nous ne pouvons rien espérer ». Alors, en coulisses, le staff technique zambien a révisé son histoire commune avec le Maroc, étudié les dernières confrontations, regardé les matches de cette CAN, observé les forces, identifié les failles. Le coach l’assume : cette préparation n’annule en rien la marche à gravir, mais elle permet d’y croire. Et ce discours, il a voulu le faire retentir comme un électrochoc, presque un manifeste : la Zambie ne viendra pas tendre la main en victime. Elle vient parce que le football, parfois, récompense les plus affamés. Malgré le statut du Maroc, malgré les scénarios écrits d’avance, malgré la pression locale.
Cette ambition a trouvé un porte-voix encore plus tranchant en la personne de Fashion Sakala. L’attaquant n’a pas joué le jeu classique du respect démesuré : il a récusé la peur, refusé l’idée que le Maroc, parce qu’il a gagné, dominerait encore. « Nous ne pensons pas aux noms. Nous voulons les trois points ». Sur le cas Hakimi, il n’a pas dévié : « c’est un grand joueur, mais cela ne change rien. Le football ne se gagne pas avec des noms, mais avec de la volonté ». Sakala est allé plus loin encore, rappelant que l’histoire n’appartient à personne : le Maroc a déjà remporté la CAN. La Zambie aussi. « Donc les chances sont égales ». Derrière ces mots, il y a une réalité : la Zambie a déjà surpris le continent, elle peut le refaire. Et si ce soir, la CAN basculait justement parce que ceux qu’on ne voyait pas – ceux qui n’avaient que deux points – refusaient d’abdiquer ?































