À l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, les autorités parisiennes ont décidé de maintenir une politique de fermeté concernant les rassemblements de supporters sur les Champs-Élysées. Malgré un premier revers juridique, la préfecture de police entend limiter toute forme de regroupement durant la phase de groupes, invoquant des impératifs de sécurité et de maintien de l’ordre public.
Dans un nouvel arrêté publié le mardi 23 décembre, la préfecture de police interdit ainsi « les rassemblements de supporters sur l’avenue des Champs-Élysées jusqu’au 1er janvier à 2 heures du matin », soit à l’issue du dernier match des phases de poules de la CAN. Une décision qui intervient après l’annulation d’un premier arrêté par le tribunal administratif, mais qui ne marque pas pour autant un changement de cap.
Selon la préfecture, le risque demeure élevé. Les autorités estiment « qu’il existe un risque sérieux que des supporters se rassemblent dans le secteur des Champs-Élysées et fassent usage d’engins pyrotechniques ». Un argument renforcé par le contexte particulier des fêtes de fin d’année, période durant laquelle l’avenue connaît une affluence exceptionnelle, notamment touristique.
La préfecture rappelle également que « de précédentes éditions de la CAN ont été le cadre de débordements et de troubles à l’ordre public sur les Champs-Élysées et dans leurs environs ». En 2024, lors du sacre de la Côte d’Ivoire, plusieurs interpellations avaient eu lieu au cœur de scènes de liesse parfois incontrôlées. Ces précédents nourrissent aujourd’hui la prudence des autorités.
Le dispositif envisagé reste conséquent. Un large périmètre de sécurité a été défini, allant de la porte Dauphine au jardin des Tuileries, en passant par les abords de la Seine. Dans cette zone, les supporters ne peuvent transporter « d’armes par nature, d’objets susceptibles de constituer une arme, d’artifices de divertissement ou d’articles pyrotechniques », ni même certains équipements de protection.
Si le tribunal administratif a bien invalidé l’arrêté initial, une source proche du dossier précise que « le même dispositif sera mis en place durant les matchs de la CAN 2025 par différents arrêtés préfectoraux ». Autrement dit, la phase de groupes n’est qu’une première étape, et d’autres interdictions pourraient être décrétées au fil de la compétition.
Cette stratégie contraste avec certaines décisions passées. Lors de la Coupe du monde 2022, aucun regroupement n’avait été interdit à Paris, tandis que lors de la CAN 2024, les restrictions n’avaient été imposées qu’à partir des demi-finales. Pour 2025, la préfecture semble vouloir anticiper tout débordement, quitte à s’exposer à la controverse.
Entre impératif sécuritaire et liberté de célébration, le débat reste ouvert. Mais à court terme, le message des autorités est clair : sur la plus belle avenue du monde, la fête du football africain devra se vivre ailleurs que sur les Champs-Élysées.



































