Algérie Foot– Des organisations de défense des droits des animaux ont affirmé que le Maroc aurait exécuté des milliers de chiens au cours des derniers mois, dans le cadre d’une opération visant à « nettoyer » les rues des animaux errants en préparation de l’accueil de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030.
Le journal britannique Telegraph a mené une enquête approfondie dans plusieurs villes marocaines, recueillant des témoignages de citoyens et des vidéos documentant des cas d’euthanasie systématique de chiens errants.
Une situation sous le feu des critiques
L’International Animal Welfare and Protection Coalition (IAWPC) a déclaré que la situation était devenue « catastrophique » depuis l’annonce de l’accueil par le Maroc de la Coupe du Monde. Un représentant de l’organisation a précisé : « Les actions à l’égard des chiens ont totalement échappé à tout contrôle depuis cette annonce ».
De leur côté, des organisations de défense des droits des animaux ont adressé des plaintes officielles à la FIFA, poussant l’instance mondiale à établir un dialogue avec des responsables marocains pour créer une commission internationale chargée de rédiger un cadre légal sur la gestion des animaux.
Un problème de chiens errants ancien mais complexe
Le nombre de chiens errants au Maroc est estimé à environ trois millions. Selon les autorités locales, près de 20 millions de dollars auraient été investis au cours des cinq dernières années dans des centres de protection animale afin de réguler cette population.
Pourtant, l’ambassade du Maroc à Londres a rapidement démenti les informations faisant état de milliers de chiens exécutés, affirmant que le royaume reste attaché à une « approche humaine » et que de nouveaux refuges pour animaux devraient ouvrir dans cinq villes marocaines d’ici la fin de l’année 2025.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne que les chiens errants sont un vecteur principal de la rage. Cependant, tuer massivement ces animaux dans la rue ne constitue pas une solution efficace et pourrait même aggraver la propagation de la maladie.
Polémique autour de la responsabilité et des méthodes utilisées
Le gouvernement marocain a tenté de se dédouaner en affirmant que les euthanasies relevaient des municipalités, mais la Cour suprême de Rabat a rappelé en 2025 que l’État reste responsable en tant qu’autorité supervisant les administrations locales.
En 2024, le Maroc avait pourtant promis d’appliquer le programme T-N-R (Trap-Neuter-Release, ou Capture-Stérilisation-Relâchement), qui consiste à capturer les animaux, les stériliser et les relâcher pour limiter leur reproduction. Selon l’ONG européenne Euro Group for Animals, basée à Bruxelles, ce programme aurait été abandonné au profit d’exécutions massives via empoisonnement, fusillades ou coups fatals.
Contexte sportif et enjeux internationaux
Le Maroc accueille la Coupe d’Afrique des Nations en décembre 2025, avec la participation de 24 équipes, et ambitionne d’atteindre un nouveau succès historique pour son équipe nationale. Par ailleurs, le pays préparera la Coupe du Monde 2030 en co-organisation avec le Portugal et l’Espagne, ce qui accentue la pression pour présenter des villes « propres » et sûres pour les visiteurs internationaux.
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