À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc, l’international algérien Ilan Kebbal, milieu offensif du Paris FC, s’est longuement confié à RMC Sport sur ses attentes personnelles et collectives, ainsi que sur l’état d’esprit des Fennecs avant le tournoi. À 27 ans, Kebbal se prépare à vivre sa première CAN, et sa récente saison en Ligue 1, où il s’est montré ultra décisif, lui confère une légitimité certaine au sein du groupe.
Lors de cet entretien, Kebbal a tout d’abord été interrogé sur la polémique concernant la date de libération des joueurs pour la CAN, fixée par la FIFA au 15 décembre, alors qu’il doit jouer avec le Paris FC le 13 décembre contre Toulouse. Le joueur reste pragmatique : « Avec l’Algérie, on doit jouer le dernier match de la première journée, donc cela nous laisse un peu plus de temps. Mais on comprend les deux côtés : le club veut garder ses points, et les nations veulent plus de temps de préparation. Idéalement, ce serait bien que les CAN aient lieu l’été, comme les autres compétitions. » Kebbal met ainsi en avant un équilibre entre les intérêts des clubs et ceux des sélections nationales, tout en soulignant le contexte exceptionnel imposé par la Coupe du monde 2026.
Sur le plan personnel, l’excitation est palpable : « Oui, beaucoup d’excitation et j’espère pouvoir y participer. C’est une grande compétition, et nous espérons aller le plus loin possible. Quand on est une nation comme l’Algérie, on se doit de jouer pour remporter toute compétition. » Ces propos traduisent la détermination du joueur à s’imposer dès son premier tournoi majeur avec les Fennecs.
L’entretien a également permis à Kebbal de revenir sur son parcours récent. Ancien joueur de Ligue 2, il souligne la différence de visibilité entre les deux divisions : « Quand on marque en Ligue 2 ou en Ligue 1, ce n’est pas la même chose. Le club a changé de dimension, et nous aussi. » Cette progression lui permet désormais de se mesurer aux plus grands joueurs d’Afrique et d’Europe, et de se faire une place dans le groupe de Madjid Bougherra.
Interrogé sur l’ambiance attendue au Maroc, Kebbal se veut confiant : « N’importe où, l’objectif est le même. Ce sera au Maroc, donc les installations sont au top, et notre style de jeu sera une force. Nos supporters seront là en nombre, même si c’est hostile, nous ferons abstraction de ça. » Une déclaration qui montre sa maturité et son professionnalisme face à un contexte parfois compliqué pour les sélections africaines.
Le Paris FC est bien représenté dans le groupe, notamment avec Samir Chergui, considéré par Kebbal comme « le meilleur défenseur en un-contre-un de la Ligue 1, hors PSG ». Il ajoute : « Depuis que je suis ici, c’est impressionnant, même à l’entraînement. Il change le visage d’un match, il est dur sur l’homme et ne fait jamais de non-match. » Cette reconnaissance de ses coéquipiers montre à quel point Kebbal s’appuie sur la solidité collective pour se projeter dans le tournoi.
Kebbal évoque aussi Riyad Mahrez, source d’inspiration pour lui : « Premier League, CAN, Ligue des Champions… c’est une légende. On essaie de s’en inspirer, mais c’est difficile de faire ce qu’il fait. » L’ailier de Manchester City reste pour Kebbal un modèle en termes de réussite et de leadership, et son expérience internationale est une référence pour les jeunes joueurs du groupe.
Abordant le niveau général de la CAN 2025, Kebbal reste réaliste : « Il y a beaucoup de nations capables de se dégager. Le Maroc à domicile, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Nigeria… et les surprises existent toujours. » Il refuse de sous-estimer aucun adversaire, insistant sur la difficulté de chaque rencontre.
Concernant le tirage de la poule E, l’Algérie affrontera le Soudan, le Burkina Faso et la Guinée équatoriale. Kebbal précise : « On sait que ce sera dur dès le premier match contre le Soudan. Il faudra être prêt dès le coup d’envoi. La CAN passe très vite, chaque match compte. »
Enfin, il évoque ses objectifs personnels et collectifs : « Quand on est l’Algérie, il faut aller au bout. On ne peut pas mentir là-dessus. Malgré les éliminations au premier tour des deux dernières CAN, il faut faire abstraction du passé. Nous faisons partie de ceux qui peuvent aller jusqu’au bout. Personnellement, si le coach fait appel à moi, je répondrai présent. »
Cette interview met en lumière la maturité, la détermination et la lucidité d’Ilan Kebbal, conscient du rôle qu’il peut jouer dans le collectif, tout en restant attentif à la préparation et à la cohésion du groupe. Entre ambition personnelle et devoir envers son pays, le milieu algérien incarne l’esprit combatif des Fennecs avant une CAN 2025 qui s’annonce intense, avec des enjeux sportifs et symboliques majeurs pour le football africain.
































