L’Algérie n’a pas encore foulé la pelouse de son huitième de finale que, déjà, l’analyse stratégique s’active en coulisses. Dans la mécanique silencieuse mais décisive d’un tournoi majeur, chaque détail compte, et la présence de Nabil Neghiz, membre du staff technique, au Stade Al Barid le confirme. Envoyé pour superviser la RD Congo, future adversaire quasi déterminée des Fennecs selon la configuration actuelle des scores, il a pour mission de disséquer, observer, comprendre. Car si la sélection algérienne aborde les phases éliminatoires avec un statut de favorite et des certitudes construites match après match, personne n’ignore que la moindre erreur de lecture peut coûter le tournoi. Pendant que le Sénégal prenait l’avantage face au Bénin et que la RD Congo dominait le Botswana, une équation sportive s’est dessinée : si ces résultats sont confirmés, l’Algérie retrouvera sur son chemin l’une des équipes les plus difficiles à manier du football subsaharien.
Sur le terrain, la RD Congo n’est jamais une opposition anodine. Nation à l’identité footballistique forte, elle conjugue engagement, puissance et transitions rapides, une combinaison qui a souvent piégé les sélections qui se croyaient supérieures. Avec un groupe composé d’éléments évoluant en Europe et d’un réservoir offensif capable de frapper sans prévenir, les Léopards — entraînés en 2025 par Sébastien Desabre — avancent avec l’ambition de faire tomber un grand nom. Pour l’Algérie, cette perspective n’est pas une surprise, mais elle exige une préparation minutieuse. Petkovic, qui a bâti sa réussite sur la maîtrise des détails, sait que ce huitième ne pourra pas être abordé comme un simple prolongement de la phase de groupe. Il faudra canaliser l’énergie d’une équipe qui vient d’enchaîner deux victoires sans encaisser, tout en gardant l’esprit lucide : en élimination directe, une seule erreur peut rayer en 90 minutes des mois de travail et d’optimisme.
L’enjeu psychologique, à lui seul, vaut autant qu’un plan tactique. Une RD Congo convaincue de sa chance et une Algérie qui pourrait, par excès de confiance ou fatigue mentale, s’exposer à une désillusion : voilà le vrai danger. Neghiz, en observant les Congolais au plus près, collecte non seulement des données sur le pressing, la sortie de balle ou le comportement défensif, mais aussi sur les émotions, les gestes, l’état d’esprit collectif des adversaires. C’est dans ces détails invisibles au spectateur que se gagne parfois un tour de coupe. L’Algérie, déjà sûre de sa force, doit maintenant prouver sa capacité à s’adapter, à respecter, puis à dominer. Car en huitième de finale, il ne suffit plus de gagner : il faut s’imposer. Et c’est peut-être ce soir, dans le carnet de notes de Nabil Neghiz, que la victoire future s’est mise à s’écrire.
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