Invité de l’émission After Foot ce mardi sur RMC, Medhi Benatia, directeur du football de l’Olympique de Marseille, a abordé l’un des dossiers les plus sensibles du moment : la libération des joueurs africains pour la CAN 2025. Alors que le calendrier s’annonce infernal pour le club phocéen en décembre, Benatia a clairement fait part de sa volonté de garder ses cadres africains jusqu’au dernier moment, au moins jusqu’au match contre Monaco, prévu le 14 décembre.
L’OM doit en effet affronter deux adversaires majeurs dans une période très resserrée : l’Union Saint-Gilloise, en Ligue des champions, le 9 décembre, puis l’AS Monaco en Ligue 1 cinq jours plus tard. Deux rencontres cruciales pour bien conclure la première partie de saison. Pourtant, conformément aux règlements de la CAF et de la FIFA, les clubs sont dans l’obligation de libérer les internationaux africains dès le 8 décembre pour qu’ils rejoignent leurs sélections en vue de la CAN. Cela concernerait notamment Nayef Aguerd et Pierre-Emerick Aubameyang, pièces essentielles du système mis en place par Roberto De Zerbi.
Benatia, lui-même ancien international marocain, n’a pas caché son agacement. Sur RMC, il a expliqué qu’il espérait une réponse officielle rapidement tout en misant sur le “bon sens” : « Tous les clubs travaillent dans le même sens pour garder un maximum leurs internationaux avant la CAN. J’ai envie de croire qu’on va pouvoir les garder jusqu’au 15 décembre. » Une demande qui permettrait à De Zerbi d’aborder ces échéances capitales avec toutes ses forces.
Malgré les critiques de plusieurs sélectionneurs, qui réclament davantage de considération pour les équipes africaines, Benatia estime que sa priorité doit rester l’OM. S’il affirme être fier de voir ses joueurs participer à la CAN, il rappelle que chaque club fait face à un dilemme constant : arbitrer entre les intérêts sportifs internes et la disponibilité des joueurs pour leur sélection.
Le dirigeant marseillais a également insisté sur l’importance d’une gestion intelligente des effectifs : éviter d’envoyer un joueur blessé ou diminué, adapter les charges de travail, dialoguer avec les fédérations. Pour lui, le cœur du débat reste simple : préserver l’intérêt sportif et la santé du joueur, tout en respectant les obligations.
Enfin, Benatia a révélé avoir anticipé ce casse-tête dès le mercato estival. Fort de ses expériences passées, notamment une saison où l’OM avait perdu jusqu’à onze joueurs en pleine trêve hivernale, il a construit l’effectif avec la CAN en tête. Malgré cela, la perspective de voir partir plusieurs cadres en pleine série de matchs décisifs reste une grande source d’inquiétude pour le club.

































