À moins d’un mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, une décision du Paris FC vient alimenter un débat déjà brûlant autour de la libération des joueurs africains évoluant en Europe. Le club parisien a annoncé ce vendredi 28 novembre qu’il ne laissera ses internationaux rejoindre leurs sélections qu’à partir du 14 décembre, soit seulement sept jours avant le début de la CAN, programmée du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc.
Cette prise de position tranchée intervient alors que la FIFA n’a, à ce jour, communiqué aucune date officielle de libération des joueurs pour la compétition. Un vide réglementaire qui pousse de nombreux clubs à gérer la situation selon leurs propres impératifs sportifs, et le Paris FC n’a pas attendu pour prendre les devants.
Une décision justifiée par l’importance des joueurs concernés
Selon le club, la direction sportive a personnellement contacté les fédérations et sélectionneurs concernés afin d’expliquer les raisons de cette décision. Le Paris FC met en avant un argument majeur : plusieurs de ses joueurs potentiellement appelés en sélection sont des titulaires indiscutables, essentiels à l’équilibre de l’équipe dans un calendrier chargé.
Parmi les joueurs concernés, on retrouve notamment Ilan Kebbal, l’ailier droit de 27 ans qui a disputé l’intégralité des rencontres depuis le début de saison et nourrit clairement l’ambition de rejoindre l’équipe d’Algérie. Même cas de figure pour Samir Chergui, défenseur central utilisé dans 85 % des matchs du PFC, également en course pour une place chez les Verts.
Sont aussi concernés Moses Simon (Nigeria), Jean-Philippe Krasso (Côte d’Ivoire) et Adama Camara (Mali), trois éléments majeurs du collectif parisien. Le club sait pertinemment qu’il devra composer sans eux pour les 32es de finale de la Coupe de France, prévus le week-end du 20 décembre, mais souhaite au moins les garder jusqu’au dernier match de Ligue 1 avant la trêve, contre Toulouse, le 13 décembre.
Un contexte incertain au niveau européen
Cette décision intervient dans un climat d’incertitude total. L’EFC, principal syndicat européen des clubs, est encore en pleine négociation avec la FIFA pour déterminer une date unifiée de mise à disposition. Une date du 8 décembre a circulé, sans confirmation officielle.
En attendant, cette situation ouvre la porte à d’autres cas similaires. Faute de cadre clair, les clubs gèrent au cas par cas, privilégiant parfois leurs obligations sportives nationales, ce qui risque d’entraîner de nouvelles tensions avec les fédérations africaines, déjà confrontées depuis des années à la question délicate de la libération tardive des joueurs.
Un débat qui pourrait s’enflammer
La CAN 2025, organisée exceptionnellement en période hivernale, accentue ce conflit d’intérêts. Entre les enjeux nationaux des clubs européens et l’importance capitale que revêt la compétition pour les sélections africaines, l’équilibre est difficile à trouver.
La décision du Paris FC pourrait ainsi créer un précédent. Mais elle illustre surtout un manque de coordination global autour de la préparation de la CAN, un problème récurrent qui, à quelques semaines du début du tournoi, n’a toujours pas trouvé de solution définitive.
Une chose est sûre : avec cette prise de position, le Paris FC vient d’allumer une mèche qui risque de faire beaucoup de bruit dans les prochains jours.



































