L’Algérie ne pouvait rêver meilleure manière de lancer sa CAN 2025. Au stade de Rabat, les Verts ont dominé le Soudan avec une maîtrise progressive et un réalisme retrouvé, s’imposant 3–0 et effaçant d’un revers de main les deux dernières éditions qui s’étaient soldées par des débuts sans victoire. Ce match n’était pas seulement une entrée en matière : il était un test symbolique, presque cathartique, pour une génération qui traîne encore le poids des éliminations prématurées et d’un cycle Belmadi achevé dans la douleur. Face aux « Faucons de Jediane », les hommes de Vladimir Petković ont su imposer leur tempo, soutenir l’intensité jusqu’au bout et surtout montrer que cette sélection possède les ressources mentales pour recommencer à gagner. La libération s’est notamment incarnée dans la figure de Luca Zidane, titularisé et auteur d’un premier match en compétition officielle où il n’a pas failli, comme s’il s’agissait pour lui de prouver qu’il n’était pas là par héritage, mais par mérite.
Ce succès, au-delà du score, est chargé de messages internes. Obtenir les trois premiers points d’entrée – ce que l’Algérie n’avait plus fait depuis 2019 – est une manière de dire à l’ensemble du groupe que la confiance est une dynamique et non une théorie. À la fin de la rencontre, on sentait quelque chose d’intangible dans les regards : la certitude que le plafond de verre n’était plus là. Une CAN est un tournoi qui ne pardonne pas la timidité, et chaque victoire construit le récit collectif. Sur le terrain, l’équipe a démontré qu’elle pouvait enfin peser offensivement sans s’effondrer sur les transitions, un point noir récurrent lors des dernières années. L’efficacité affichée, mais surtout la manière dont les joueurs ont su gérer les temps faibles, renseigne sur une maturité retrouvée. On ne gagne jamais une CAN lors du premier match, mais on peut s’y perdre. Cette Algérie-là, au contraire, a posé sa première pierre.
L’autre enjeu, plus discret, tient dans la suite. Cette victoire n’a pas simplement offert un avantage comptable : elle a ouvert une porte psychologique vers le second tour. Avec trois points et un goal-average positif, l’Algérie se trouve désormais dans une position où une nouvelle performance solide pourrait sécuriser rapidement la qualification. Cela change tout : la gestion des efforts, la rotation possible des cadres, la projection tactique. Petković le sait mieux que quiconque : l’histoire d’un tournoi se construit dans les détails, souvent dans ces premiers instants où un groupe décide qu’il veut aller loin. Face au Soudan, l’Algérie n’a pas seulement gagné. Elle a recommencé à y croire.
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