Algérie Foot– Le 3 décembre 2024, une crise juridique majeure touche un grand nombre d’entraîneurs tunisiens, qui se retrouvent dans l’incapacité de signer des contrats avec des clubs arabes ou du Golfe, malgré une avalanche d’offres récentes. Cette situation a soulevé de nombreuses interrogations sur la capacité de l’instance dirigeante du football tunisien, la Fédération de Tunisie de Football (FTF), à résoudre ce problème qui touche ses techniciens.
Le cœur du problème réside dans l’incapacité du football tunisien à organiser de manière adéquate la formation nécessaire pour l’obtention de la “CAF Pro”, la licence d’entraîneur la plus élevée en Afrique. Cette qualification est non seulement exigée par les fédérations africaines et asiatiques, mais également par de nombreux clubs arabes, comme ceux du Golfe. Alors que cette formation est indispensable pour signer un contrat avec un club dans ces régions, le retard pris par la Fédération Tunisienne dans la mise en place de nouvelles sessions pour la délivrance de cette licence a considérablement freiné la mobilité de nombreux entraîneurs tunisiens.
L’une des raisons principales du retard est que la dernière session de formation “CAF Pro” a eu lieu il y a quelques mois, avec la participation de 25 entraîneurs, dont des techniciens étrangers comme l’Algérien Nabil Neghiz, l’actuel assistant de l’équipe nationale algérienne, qui avait auparavant travaillé en Tunisie. Cependant, depuis cette session, aucun autre programme n’a été organisé, et la situation est restée bloquée.
Avant son arrêt en raison de l’interdiction des autorités tunisiennes, le président de la FTF, Wadi Al-Jari, avait promis d’organiser une nouvelle session au début de 2025. Mais selon une source proche du consultant technique de la Fédération Tunisienne et membre du comité technique de la FIFA, Belhassen Mallouch, ces plans ne se réaliseront pas cette année. Mallouch a même tenté, récemment, d’influencer la FIFA pour obtenir son accord afin d’organiser ces sessions en Tunisie. Mais ces efforts ont échoué en raison de la difficulté à obtenir une double autorisation en l’espace de seulement un an, d’autant plus que d’autres pays africains attendent également leur chance pour organiser ces formations.
Cette situation engendre des difficultés notables pour les entraîneurs tunisiens, qui, faute de cette qualification, ne peuvent pas prétendre à des contrats dans des clubs prestigieux de la région. Pour beaucoup d’entre eux, cela représente un frein dans leurs carrières, alors même qu’ils sont sollicités par des clubs du Golfe et d’autres ligues arabes. La majorité des techniciens tunisiens, même avec des expériences solides et des palmarès significatifs, sont contraints de se voir refuser des opportunités de carrière internationales.
Le manque de visibilité et de soutien pour les entraîneurs locaux peut également impacter négativement le football tunisien dans son ensemble. En effet, la FTF, en ne respectant pas les engagements pris sous la direction de Wadi Al-Jari, est perçue comme n’offrant pas les ressources nécessaires à l’évolution de ses techniciens. Ce retard dans l’organisation de formations adéquates laisse un vide dans la planification de la carrière des entraîneurs et nuit à l’image du football tunisien à l’échelle régionale.
Si la situation semble de plus en plus complexe, la FTF devra rapidement trouver une solution pour offrir à ses entraîneurs les opportunités de formation nécessaires. Sans la mise en place de nouvelles sessions de formation pour la licence “CAF Pro”, de nombreux entraîneurs tunisiens risquent de se voir écartés des plus grands clubs arabes et africains, alors même que leur potentiel et leurs compétences ne sont plus à démontrer. Il est donc impératif que les autorités compétentes résolvent cette crise afin de garantir un avenir prometteur à la fois pour les entraîneurs tunisiens et pour le football du pays.
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