À l’approche du dernier match de la phase de groupes face à la Guinée équatoriale, une question continue d’animer les débats autour de l’équipe nationale algérienne : Baghdad Bounedjah sera-t-il titulaire ou non en pointe de l’attaque ? Cadre de la sélection depuis plusieurs années, l’avant-centre algérien traverse un moment charnière de cette CAN 2025, partagé entre ambition personnelle, gestion physique et choix tactiques du sélectionneur Vladimir Petkovic.
Dimanche dernier, face au Burkina Faso, Bounedjah a débuté la rencontre sur le banc, une situation inhabituelle pour un joueur de son statut. Ce choix n’a pas manqué de susciter des interrogations, d’autant que le principal intéressé a difficilement caché sa frustration. Deux explications ont circulé : certains évoquent un simple ajustement tactique lié au plan de jeu mis en place par Petkovic, tandis que d’autres avancent l’hypothèse d’un message envoyé après une réaction d’agacement observée lors de la rencontre précédente. Quoi qu’il en soit, le buteur algérien aspire clairement à retrouver une place de titulaire, surtout face à un adversaire jugé abordable.
Pour Bounedjah, cette rencontre représente bien plus qu’un simple match de groupe. À 34 ans, l’attaquant sait que chaque minute sur le terrain compte. Face à la Guinée équatoriale, l’occasion est idéale pour gonfler son compteur de buts et marquer encore un peu plus l’histoire de la sélection. L’exemple d’Islam Slimani, auteur d’un quadruplé mémorable contre le Niger à Blida avant de devenir le meilleur buteur de l’histoire des Verts, reste dans tous les esprits. Aujourd’hui, dans cette course aux statistiques, le principal concurrent de Bounedjah n’est autre que Riyad Mahrez, solidement installé à la deuxième place du classement des buteurs algériens.
Mais l’enjeu dépasse largement les chiffres. Sur le plan physique, Bounedjah n’aborde pas cette CAN dans les mêmes conditions que certains de ses coéquipiers. L’arrêt anticipé du championnat qatari, en raison de la Coupe arabe de la FIFA, lui a laissé moins de matchs dans les jambes avant de rejoindre la sélection. Contrairement à d’autres joueurs évoluant au Qatar, il n’a pas pu maintenir un rythme compétitif élevé, retrouvant la compétition uniquement lors des deux premiers matchs de la CAN. Un paramètre que Petkovic ne néglige pas dans sa gestion globale de l’effectif.
Le sélectionneur national hésite donc entre l’expérience de Bounedjah et l’option Moncef Bekrar, plus frais physiquement. Fidèle à ses habitudes, Petkovic entretient le flou et ne dévoilera probablement son choix qu’à la dernière minute. Une chose est sûre : la gestion du temps de jeu devient primordiale à l’approche des matchs à élimination directe. Les joueurs les plus âgés pourraient être ménagés afin d’aborder les huitièmes de finale avec un maximum de fraîcheur.
Enfin, un autre objectif plane dans l’esprit de Bounedjah : la Coupe du monde. N’ayant jamais participé à un Mondial, l’attaquant sait que ses performances lors de cette CAN pèseront lourd dans les décisions futures du staff. Face au Soudan comme au Burkina Faso, il a d’ailleurs impressionné par son engagement, son pressing et son travail défensif, prouvant qu’il reste pleinement investi dans le projet des Verts.
Entre ambition personnelle, concurrence interne et gestion stratégique, Baghdad Bounedjah reste en balance. Et le match contre la Guinée équatoriale pourrait bien être un tournant décisif dans sa CAN… et peut-être dans la dernière ligne droite de sa carrière internationale.

































