Algérie Foot– Le départ soudain d’Abdelhak Benchikha de la JS Kabylie, après une victoire contre l’ES Guelma, a pris tout le monde de court. Si la pression inhérente au poste d’entraîneur d’un club aussi emblématique n’est pas une nouveauté, cette démission a suscité de nombreuses réactions, notamment de la part de Nasser Sandjak, ancien entraîneur de la JSK de l’équipe d’Algérie, qui a apporté son éclairage sur cette situation.
La pression à la JSK, un poids insupportable
« Je comprends ce qu’il vit », a affirmé Sandjak en évoquant la décision de Benchikha. Selon lui, le poste d’entraîneur de la JS Kabylie est l’un des plus éprouvants en Algérie. « Il y a une telle ferveur autour du club que chaque défaite est vécue comme un drame, et chaque décision de l’entraîneur est scrutée, critiquée. » Sandjak, qui connaît bien les rouages du club, a expliqué que cette pression constante peut devenir insoutenable, même pour les entraîneurs les plus expérimentés.
Benchikha lui-même avait exprimé son sentiment de frustration face à cette situation, comparant son expérience en Algérie à celle qu’il a vécue lors de ses passages dans d’autres pays. « Au Maroc, c’est totalement différent », a confié l’ancien entraineur de l’équipe d’Algérie. « Là-bas, les gens sont beaucoup plus posés, ils analysent les choses avec du recul. Ici, c’est la passion qui domine, parfois au détriment de la sérénité nécessaire pour travailler. »
Une carrière marquée par des défis
Abdelhak Benchikha, également ex coach de l’équipe d’Algérie, n’est pas un inconnu dans le paysage du football algérien. Sélectionneur des Fennecs de janvier à avril 2000, il a déjà été confronté aux attentes immenses du public et des instances du football national. Cette expérience, bien que courte, a forgé sa capacité à gérer des situations complexes. Par la suite, il a entraîné plusieurs clubs en Algérie et à l’étranger, où il a acquis une réputation de technicien rigoureux et méthodique.
Cependant, même avec cette expérience, la pression exercée à la JSK semble avoir eu raison de lui. La passion des supporters, si elle est une force, peut aussi devenir un fardeau difficile à porter. « Il faut savoir trouver un équilibre », a ajouté Sandjak. « Gérer un club comme la JSK, c’est bien plus qu’une simple question de football. C’est une responsabilité émotionnelle et culturelle. »
Les défis de la JS Kabylie pour la saison en cours
Malgré ce départ, la JS Kabylie doit continuer à avancer. Avec des concurrents tels que l’USMA et le MCA, l’objectif principal reste de se qualifier pour la Ligue des champions africaine. Sandjak a souligné l’importance de viser une place dans le haut du classement : « Finir premier serait idéal, mais terminer dans le top trois serait déjà un succès, compte tenu de la pression et des défis auxquels le club fait face. »
Un problème de structure et de gestion
Au-delà des résultats sportifs, Sandjak a également mis en lumière certains problèmes structurels au sein du club. « À la JSK, il y a souvent des tensions internes qui compliquent le travail de l’entraîneur. Ce n’est pas seulement une question de résultats sur le terrain, mais aussi de gestion humaine et organisationnelle. »
L’éventuel retour de Youcef Ouattara, évoqué comme une piste pour apaiser les tensions, est perçu avec prudence. « Ce genre de décisions doit être bien réfléchi. Cela peut soit calmer les esprits, soit raviver les tensions. »
Une décision qui soulève des questions
Pour Sandjak, la démission de Benchikha est symptomatique des défis plus larges du football algérien. « Connaissant Benchikha, il n’a pas pris cette décision à la légère. Ce métier exige des sacrifices, et parfois, la meilleure décision est de partir pour préserver sa santé mentale et émotionnelle. »
Le départ d’Abdelhak Benchikha ouvre un nouveau chapitre pour la JS Kabylie, mais il souligne également les réalités d’un métier où la passion des supporters, bien qu’essentielle, peut devenir une pression démesurée. Le club devra désormais trouver un successeur capable de gérer ces attentes, tout en continuant à viser l’excellence sur le terrain.
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