Algérie Foot– Sur la pelouse du stade d’Al-Taawoun, jeudi soir, un instant de magie a brièvement suspendu le cours du match et électrisé les spectateurs : Amir Sayoud, le meneur de jeu algérien d’Al-Raed et joueur de l’équipe d’Algérie, a signé un slalom d’anthologie, digne des plus grandes légendes du football. À 34 ans, le natif de Guelma a rappelé à tous que la classe ne se mesure ni à l’âge ni à la célébrité, mais au talent pur. Ce rush spectaculaire, qui aurait pu figurer au palmarès du Trophée Puskas, a été stoppé net… par le poteau. Pourtant, tout portait à croire que le ballon allait finir sa course au fond des filets.
Dès la récupération de la balle, le joueur de l’équipe d’Algérie enclenche sa chevauchée solitaire. Il élimine un premier joueur sur une feinte de corps avant de longer la ligne de touche avec une vivacité presque juvénile. Le ballon ne semble jamais quitter son pied gauche, qu’il manie avec une précision chirurgicale. Un crochet, une accélération, puis un dribble orienté vers l’axe… les défenseurs d’Al-Taawoun tombent comme des dominos, dépassés un à un par la fluidité de ses gestes. À mesure qu’il s’infiltre dans la surface, le silence se fait dans les tribunes, chacun devinant qu’il se passe là quelque chose de rare.
Le dernier défenseur, sans doute désespéré, tente un tacle, mais Sayoud l’efface d’un petit pont presque irréel. Il n’a même pas besoin de toucher le ballon : une simple feinte suffit à ouvrir le passage. Et puis, le tir, à ras de terre, placé, précis… mais le poteau décide d’en être le seul véritable adversaire du soir. La balle rebondit, la foule exulte quand même, les commentateurs s’emballent. Ce but manqué, aussi frustrant soit-il, entre d’ores et déjà dans la mémoire collective du football saoudien.
Car Sayoud n’en est pas à son premier exploit. Le joueur formé au Paradou a toujours cultivé cette élégance technique rare. Jeudi, il avait déjà ouvert le score sur penalty et délivré une passe décisive tout aussi exquise. Malgré la défaite d’Al-Raed (4-3), l’Algérien a été logiquement élu homme du match. Sa performance a résonné bien au-delà des frontières saoudiennes, relançant même les discussions sur son rôle en sélection nationale. Rappelé par Vladimir Petkovic en septembre dernier, il n’avait eu droit qu’à trois petites minutes contre le Libéria. Depuis, plus rien. Peut-être que ce soir d’avril changera la donne. Peut-être que ce slalom évité du bout du poteau fera date.
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