Algérie Foot– La victoire de l’Entente Sportive de Sétif face à l’ASO Chlef aurait dû être synonyme de célébration au stade du 8-Mai-1945. Cependant, au lieu de se réjouir, la soirée s’est transformée en une véritable tempête émotionnelle. Les tensions qui couvaient depuis un certain temps entre le club, ses dirigeants, et les supporters ont éclaté, révélant une crise plus profonde qui dépasse les simples résultats sportifs.
Dès l’entame du match, l’atmosphère était chargée. La pression était énorme sur l’entraîneur Rédha Bendris, menacé de renvoi en cas de contre-performance, et encore plus sur Abdelkrim Bira, directeur sportif de l’ESS, dont les décisions sont vivement critiquées. Bira, récemment victime d’une agression physique par des supporters à la suite du derby perdu contre le CSC, avait proposé sa démission, un geste fort qui a été refusé par la direction du club. Mais malgré son maintien, il reste une cible de critiques, accusé par certains anciens dirigeants de mauvaises décisions de recrutement qui seraient à l’origine des résultats en demi-teinte de l’équipe cette saison.
La victoire contre l’ASO Chlef, bien que précieuse, n’a pas suffi à apaiser les esprits. Après le coup de sifflet final, les huées et les critiques ont fusé depuis les tribunes, dirigées principalement contre Bira. Ce mécontentement dépasse le simple cadre des supporters frustrés par les performances de leur équipe. En réalité, il reflète des tensions profondes au sein même du club, exacerbées par des luttes de pouvoir et d’influence. Certains anciens dirigeants, écartés de la gestion de l’ESS, voient en Bira un obstacle à leur retour et n’hésitent pas à s’attaquer à lui, profitant de la crise actuelle pour alimenter les dissensions.
Dans les gradins, les supporters ont brandi des banderoles et scandé des slogans appelant à un renouveau. Ils réclament un changement radical à la tête du club et expriment leur ras-le-bol face à ce qu’ils perçoivent comme une gestion inadaptée. Beaucoup estiment que les conflits internes, les querelles de clans et les rivalités personnelles empêchent le club de progresser. Ce contexte de crise a ainsi ouvert la voie à des spéculations sur de nouvelles figures potentielles pour redonner de l’élan à l’ESS.
Parmi les noms les plus cités par les supporters, celui d’Anthar Yahia, ancien international algérien ayant fait ses preuves en gestion de club, est souvent évoqué. De nombreux fans voient en lui un dirigeant capable de moderniser la structure du club. De même, Khaled Lemmouchia, ancien joueur apprécié des supporters, pourrait apporter son expertise et jouer un rôle de premier plan aux côtés d’Abdelmoumen Djabou, le coordinateur actuel de l’équipe. Cette vision d’une ESS revitalisée avec des figures fortes et charismatiques séduit une frange importante des supporters qui en ont assez des luttes internes.
Face à cette crise, les supporters de l’ESS sont clairs : ils exigent des réformes immédiates et des changements au sein des postes clés du club. Ils espèrent une réorganisation complète qui permettrait de redonner à l’ESS son éclat d’antan et de remettre le club sur la voie du succès. Le message envoyé ce soir-là est sans ambiguïté : les fans en ont assez des promesses et des demi-mesures, et ils souhaitent des actions concrètes pour sortir le club de la crise.
L’Entente de Sétif se retrouve donc à un tournant critique de son histoire. Entre intérêts personnels et aspirations au changement, les jours à venir seront décisifs pour l’avenir de ce club historique. Les supporters, passionnés et exigeants, espèrent qu’une restructuration en profondeur permettra à l’ESS de retrouver sa place au sommet du football algérien. Pour que cela se produise, le club devra faire preuve de courage et adopter une vision claire pour le futur, sous peine de sombrer dans une crise encore plus profonde.
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