Devenu consultant au Qatar pour une durée d’un mois, Ali Bencheikh, figure emblématique du football algérien, a profité de cette exposition médiatique pour livrer une série de déclarations marquantes. À 69 ans, l’ancienne star du MC Alger continue de fasciner par sa franchise, sa lucidité et son attachement profond au football national. Ses propos, parfois chargés d’émotion, parfois teintés de regret, reviennent sur des épisodes clés de sa carrière tout en portant un regard critique mais constructif sur les joueurs actuels.
Il a d’abord tenu à rectifier un point sensible : l’absence de mention de Riyad Mahrez dans l’une de ses interventions récentes. Bencheikh insiste : « Mahrez est aussi une légende du football algérien, je n’ai jamais voulu l’oublier. » Cette précision montre l’importance qu’il accorde à la reconnaissance de toutes les figures majeures du football national.
Le consultant a également salué la performance d’Amir Sayoud, auteur d’un match brillant avec l’équipe nationale : « Il a fait la différence, et malgré les cinq buts, on pouvait gagner encore plus. » Une manière de souligner la marge de progression de la sélection, même dans un contexte de victoire large.
Concernant Boulbina, Bencheikh assume ses critiques tout en affirmant son estime pour le joueur. Pour lui, le jeune talent possède un potentiel réel, mais doit davantage oser : « Il doit aller au duel, chercher la confrontation. Il peut faire beaucoup mieux. » Une critique constructive qui reflète sa vision exigeante du football offensif.
Mais c’est lorsqu’il évoque sa propre carrière que Bencheikh se montre le plus touchant. Il révèle qu’en 1976, plusieurs grands clubs européens – Marseille, Nantes et l’Atlético Madrid – souhaitaient le recruter. « On ne m’a pas laissé partir », regrette-t-il, laissant entendre qu’une partie de sa carrière internationale lui a échappé non pas par choix, mais par contrainte.
Son amertume est encore plus palpable lorsqu’il revient sur le Ballon d’Or africain qu’il n’a jamais remporté : « Il faut qu’on t’aide pour gagner ce trophée. Personne ne m’a aidé. » Il affirme même que le lauréat de l’époque a reconnu sa supériorité. Bencheikh rappelle avec fierté avoir été « le meilleur joueur d’Afrique » et avoir remporté une historique triple couronne avec le MC Alger.
Ses déclarations, fortes et sincères, dévoilent un homme marqué par certaines injustices sportives, mais toujours habité par la passion du football algérien. Consultant ou joueur, Ali Bencheikh reste une voix influente, qui ose dire ce que beaucoup taisent.


































