Algérie Foot– Une révélation choc a secoué le monde du football algérien. Aziz Derouaz, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, a affirmé publiquement que certaines équipes étaient impliquées dans des pratiques de tricherie flagrantes, notamment l’achat et la vente de matchs. Parmi les clubs cités figure le club de Makarem Baladiat Tlidjene, une formation issue d’une petite localité de seulement 700 habitants en Algérie, aujourd’hui disparue.
Invité sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, Derouaz n’a pas mâché ses mots. « Quand j’étais ministre, il y avait des manipulations de résultats et des matchs qui se vendaient et s’achetaient. Je peux citer des exemples de clubs, notamment celui de Tlidjene », a-t-il révélé, visiblement déterminé à lever le voile sur une réalité longtemps passée sous silence.
L’ancien ministre a précisé que Tlidjene, malgré sa taille modeste, avait connu une ascension fulgurante dans les divisions nationales. « C’était une équipe d’un village de 700 habitants, ils sont partis de rien pour atteindre la deuxième division », a-t-il expliqué, laissant entendre que cette progression spectaculaire n’avait rien de naturel. Ces propos ont ravivé un débat sensible sur la transparence et l’intégrité du football algérien, notamment à une époque marquée par le manque de contrôle et la faiblesse institutionnelle de certaines ligues régionales.
Au-delà de ce constat amer,
Aziz Derouaz est également revenu sur d’autres aspects de sa
période ministérielle, reconnaissant s’être impliqué directement
dans les affaires de la Fédération algérienne de football (FAF). Il
a notamment affirmé avoir été à l’origine de la nomination de
Nacer Sandjak
comme sélectionneur national, dans un contexte de crise au sein de
la FAF.
« Je me suis immiscé dans les affaires de la Fédération parce
qu’elle n’avait ni moyens financiers, ni organisation. Il y avait
un désordre total », a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs dénoncé ce qu’il appelle une « direction illégitime » de la Fédération à l’époque, accusant son président d’avoir désigné Rabah Madjer sélectionneur le jour même de son élection controversée. « J’ai dû parler avec Madjer et remettre de l’ordre », a-t-il ajouté.
Ces confidences d’Aziz Derouaz ont fait grand bruit dans les milieux sportifs. Certains observateurs estiment que l’ancien ministre a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. D’autres en revanche y voient une ingérence politique injustifiable dans la gestion du football, contraire à l’indépendance des instances sportives.
Si le club de Tlidjene a depuis disparu, ses souvenirs refont surface à travers ce témoignage explosif. L’affaire met surtout en lumière les dérives d’une époque où le football algérien, encore fragile, se débattait entre ambitions locales, pressions politiques et manipulations en coulisses. Une page sombre, que Derouaz semble aujourd’hui décidé à tourner, en appelant à une moralisation réelle du sport roi en Algérie.
Lire également : “À cause de Bencheikh, des joueurs se sont retrouvés en prison”


































