La dernière sortie du meneur de jeu de l’équipe d’Algérie, Ilan Kebbal, sous les couleurs du Paris FC, juste avant de rallier la sélection algérienne pour la préparation de la CAN, a laissé un goût amer. Au stade Jean-Bouin, le club parisien a sombré face à Toulouse (0-3), prolongeant une dynamique inquiétante marquée par une seule victoire sur les huit dernières rencontres. Dans un contexte déjà fragile, cette soirée devait servir de déclic, d’électrochoc collectif. Elle s’est transformée en démonstration adverse, Toulouse imposant son rythme et sa maîtrise, tandis que le Paris FC, fébrile, s’est enfoncé dans ses propres doutes. Pour Kebbal, ce match devait être une dernière rampe de lancement avant un rendez-vous continental majeur ; il s’est mué en rappel brutal des limites actuelles de son club.
Sur le plan individuel, l’international algérien a pourtant tenu son rang. Très impliqué, disponible entre les lignes et volontaire dans ses prises d’initiative, il a tenté de provoquer l’étincelle, frôlant même l’ouverture du score sur une frappe lointaine audacieuse. Mais son activité n’a pas suffi à masquer le naufrage collectif. À l’issue de la rencontre, Kebbal n’a pas cherché d’excuses. Son discours, lucide et frontal, a résonné comme un constat sans appel : « On prend encore trois buts. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’équipes qui prennent des buts comme ça. Le problème, c’est que ça fait 15 journées qu’on prend les mêmes buts, on fait les mêmes erreurs. Que voulez-vous que je vous dise ? C’est mérité. » Le vice-capitaine a poursuivi, sans détour, en ciblant les maux profonds de son équipe : « C’est juste qu’on est très limités, que ce soit techniquement, offensivement, défensivement… On joue avec la peur et ça se voit. »
Ce discours fort illustre le contraste saisissant entre la situation en club et l’enjeu qui attend Kebbal avec les Verts. En rejoignant Sidi Moussa, il devra rapidement évacuer cette frustration pour se projeter vers un objectif bien plus élevé. La CAN au Maroc approche, et l’Algérie comptera sur des joueurs capables de transformer la colère et la déception en énergie positive. Pour Kebbal, souvent salué pour sa régularité et son sens des responsabilités, le défi est autant mental que sportif. Tourner la page du Paris FC, retrouver de la légèreté et mettre son talent au service d’un collectif ambitieux : voilà la mission. Car si la soirée parisienne fut sombre, elle pourrait aussi servir de point de bascule, celui d’un joueur prêt à se relever dans un tout autre décor, sous un maillot qui exige caractère et lucidité.



































