Algérie Foot– L’entraîneur national Vladimir Petkovic n’a pas dit toute la vérité concernant l’absence de l’attaquant de l’Eintracht Francfort, Farès Chaïbi, de la liste des “Verts” pour les rencontres contre le Togo, selon le média Elkhabar. Le technicien bosniaque a délibérément omis de mentionner les véritables raisons qui l’ont conduit à écarter Chaïbi, préférant protéger le jeune joueur de 22 ans, encore au début de sa carrière.
Petkovic s’est contenté d’expliquer son choix de ne pas retenir Farès Chaïbi pour la troisième fois consécutive par des justifications purement techniques. Il a déclaré : “Chaïbi est un joueur intéressant, mais en ce moment, il cherche sa place sur le terrain avec l’Eintracht Francfort.” Il a ajouté : “Ce n’est pas un attaquant car il n’est pas assez décisif devant le but. De plus, ce n’est pas un milieu de terrain, car il ne montre pas les qualités de ce poste sur le terrain. J’ai choisi des joueurs qui, pour le moment, s’accordent mieux avec notre concept et notre style de jeu.”
Les justifications techniques fournies par Petkovic concernant l’exclusion d’un joueur de la stature de Chaïbi n’ont pas convaincu les observateurs du football algérien, surtout qu’il s’agit d’un jeune joueur évoluant en Bundesliga, avec un temps de jeu significatif (plus de 400 minutes) depuis le début de la saison, lui permettant de montrer son plein potentiel et d’apporter une valeur ajoutée à l’équipe nationale.
Selon une source proche de Petkovic contactée par Elkhabar, ce dernier souhaitait “discipliner” Farès Chaïbi et le ramener à l’ordre à sa manière, en lui accordant du temps pour réfléchir à son comportement, suite à des actes d’indiscipline de la part de l’ancien joueur de Toulouse.
Étant donné que Petkovic ne tolère pas les manquements à la discipline, quel que soit le niveau et le poids du joueur au sein de l’équipe nationale, il a traité Farès Chaïbi avec rigueur, afin de préserver la cohésion et la sérénité au sein du groupe des “Verts”.
Le premier affrontement entre Petkovic et Chaïbi a eu lieu en mars dernier lors d’un tournoi amical organisé en Algérie, où Chaïbi s’est violemment plaint de la décision de son entraîneur lorsqu’il a été remplacé lors du match contre la Bolivie. Cette réaction n’a pas été bien accueillie par le technicien bosniaque, qui a décidé de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre du joueur, en l’excluant du match contre l’Afrique du Sud et en ne l’appelant pas pour le camp de juin, qui comprenait des rencontres contre la Guinée et l’Ouganda. À l’époque, le joueur avait réagi à son entraîneur par un post “provocateur” mettant en avant ses performances avec son club, ce qui a davantage irrité Petkovic. Ce dernier a alors choisi de protéger le joueur en refusant de dévoiler les véritables raisons de son exclusion, considérant que Chaïbi était encore jeune et qu’il pouvait corriger ses erreurs à l’avenir pour revenir en équipe nationale par la grande porte. En effet, l’ancien entraîneur de la sélection suisse n’a pas de “liste noire” de joueurs et laisse la porte ouverte à tous, à condition de respecter la discipline et de suivre ses instructions et décisions.
Comme prévu, l’entraîneur de l’équipe nationale a été submergé par une vague de critiques concernant son traitement de l’affaire Chaïbi, mais il n’a pas semblé affecté par ces reproches, considérant que cela faisait partie de son rôle en tant que responsable de l’encadrement technique de l’équipe nationale algérienne.
D’après la même source, Petkovic était sur le point de tourner la page Chaïbi lors du camp de septembre dernier, lorsqu’il a décidé de faire appel à lui pour remplacer le blessé Boudawi. La fédération algérienne a contacté le joueur, mais ce dernier n’a pas répondu aux appels, ce que Petkovic a interprété comme une position claire indiquant que le joueur ne souhaitait pas représenter l’Algérie. Bien que Chaïbi ait justifié son silence en disant qu’il n’avait pas entendu son téléphone sonner, la direction de son club, l’Eintracht Francfort, a également tenté de le défendre en diffusant des informations erronées sur une prétendue blessure, démenties par la suite par la presse allemande.
Ce qui a encore exacerbé la colère de Petkovic envers son joueur, c’est que Chaïbi a affirmé qu’il n’était pas sur la liste élargie de l’équipe algérienne en vue des matchs contre la Guinée équatoriale et le Libéria en septembre dernier, alors que la vérité était tout autre. En effet, il figurait sur cette liste et aurait dû être sélectionné en remplacement de Boudawi, s’il avait répondu à l’appel de l’équipe nationale, ce qui a conduit Petkovic à décider de l’exclure à nouveau pour le camp d’octobre, en prévision du double affrontement contre le Togo dans les éliminatoires de la CAN 2025.
Au regard des circonstances ayant conduit à l’exclusion de Chaïbi, on peut affirmer que Petkovic a agi avec intelligence envers le joueur de l’Eintracht Francfort. En effet, sa réaction envers Chaïbi s’est limitée à des mesures disciplinaires destinées à l’inciter à changer et à corriger son comportement. Petkovic souhaite éviter de revivre le scénario d’Andy Delort, qui avait été vivement critiqué par Belmadi lorsqu’il avait refusé de participer à la Coupe d’Afrique en 2022 au Cameroun et avait juré de ne plus être appelé. Il a finalement fait marche arrière un an plus tard dans un contexte très controversé.
L’entraîneur national avait précédemment justifié l’absence de l’ancien joueur de la Mouloudia d’Alger, Youcef Belaili, par des raisons d’indiscipline, mais ces déclarations avaient suscité de vives réactions et controverses. Cela a conduit Petkovic à choisir de ne pas aborder les questions d’indiscipline afin de préserver la stabilité du groupe tout en offrant des opportunités à tous les joueurs à l’avenir, comme c’est le cas pour Chaïbi, Belaili et d’autres.
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