La décision de Vladimir Petkovic n’a laissé personne indifférent. En convoquant Anthony Mandrea pour disputer la Coupe d’Afrique des Nations 2025, le sélectionneur algérien a posé un acte inédit dans l’histoire récente des Verts : intégrer un joueur évoluant en troisième division à la liste finale pour le plus grand rendez-vous continental. Jamais auparavant un sélectionneur n’avait assumé un tel choix dans un contexte aussi exigeant. Pourtant, Petkovic n’a pas agi par provocation ni par défaut, mais par conviction. L’indisponibilité d’Alexis Guendouz, contraint de déclarer forfait sur blessure, a précipité la réflexion, mais elle n’explique pas à elle seule ce pari audacieux. Mandrea, déjà présent lors de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire, n’est pas un inconnu au sein du groupe et conserve un crédit certain auprès du staff.
Ce choix prend encore plus de relief lorsqu’on observe le paysage des gardiens disponibles. Oussama Benbot et Luca Zidane manquent encore de références internationales, leurs apparitions avec les A se limitant à quelques rencontres, souvent sans réel enjeu compétitif. Zidane, de surcroît, évolue en deuxième division espagnole avec Grenade, loin de l’exposition du très haut niveau. Mandrea, malgré un contexte de club plus modeste avec le Stade Malherbe de Caen, présente un avantage décisif : l’expérience. Il a déjà disputé des matches de CAN, connaît la pression d’un tournoi continental et a travaillé sous les ordres de Petkovic lors de plusieurs rassemblements. Cette continuité pèse lourd dans la balance, surtout à un poste où la confiance et la gestion des temps forts sont déterminantes.
Sur le plan sportif, le gardien de 28 ans affiche une régularité appréciée par le staff. Titulaire indiscutable en championnat, Mandrea enchaîne les rencontres et conserve un rythme compétitif, un élément non négligeable dans un tournoi aussi court. Son bilan statistique, sans être spectaculaire, reste cohérent dans un contexte collectif parfois exposé. Mais au-delà des chiffres, Petkovic semble privilégier la fiabilité psychologique et la connaissance du vestiaire. Avec 20 sélections au compteur, dont plusieurs sous son mandat, Mandrea représente une option rassurante dans un moment où l’Algérie cherche avant tout de la stabilité. Ce choix, aussi surprenant soit-il sur le papier, traduit une philosophie claire : à la CAN, l’expérience et la maîtrise des grands rendez-vous priment parfois sur le standing du club. À Mandrea désormais de prouver que cette confiance, inhabituelle mais assumée, était pleinement justifiée.
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