La convocation d’Anthony Mandrea pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025 avec l’équipe d’Algérie a pris de court une grande partie de l’opinion algérienne. Écarté du groupe depuis le spectaculaire Suède–Algérie de juin dernier, le gardien n’était plus apparu dans le paysage international, son évolution en National avec le Stade Malherbe de Caen étant perçue comme un frein rédhibitoire. Pourtant, Vladimir Petkovic a décidé de revoir sa position et d’inscrire son nom dans la liste pour le Maroc, un choix qui dépasse largement le simple ajustement lié au forfait d’Alexis Guendouz. Le sélectionneur n’a pas cherché à masquer la logique de sa décision, assumant une vision pragmatique : à ses yeux, Mandrea reste une valeur sûre, familière des exigences internationales et capable d’apporter une stabilité immédiate dans un poste où l’erreur se paie comptant.
Ce retour s’explique aussi par une comparaison directe avec ses concurrents. Face à Luca Zidane, en difficulté à Grenade, et à Oussama Benbot, encore novice à ce niveau, Mandrea présente un avantage majeur : il connaît déjà la pression d’une CAN. Titulaire lors de la précédente édition disputée en Côte d’Ivoire, il revient avec une expérience supplémentaire, un paramètre que Petkovic juge déterminant. Le sélectionneur entretient volontairement le suspense quant au statut de numéro un, préférant maintenir ses trois gardiens sous tension. Mais une phrase glissée en conférence éclaire ses intentions : « Le choix Mandrea peut nous faire progresser sur le plan sportif. C’est un gardien qui a de nombreuses sélections, une valeur sûre. » Dans un tournoi court, où la gestion des moments-clés est cruciale, ce profil rassurant pèse lourd.
Au-delà du vécu, les chiffres plaident également en faveur du portier caennais. Régulier avec son club, Mandrea a enregistré six clean sheets sur la première partie de saison, malgré une défense souvent exposée. Cette constance, ajoutée à son statut de titulaire indiscutable, a fini de convaincre un staff soucieux de sécuriser un poste névralgique. Le débat autour des gardiens locaux, notamment l’absence de Zakaria Bouhalfaya, illustre une divergence de perception, mais Petkovic s’inscrit dans une tradition déjà observée chez ses prédécesseurs, qui avaient maintenu leur confiance à Rais Mbolhi même dans des contextes délicats. Pour Mandrea, cette CAN représente une opportunité rare de relancer sa trajectoire et, peut-être, de s’installer durablement. À lui désormais de prouver que ce pari, aussi audacieux soit-il, était le bon.



































