L’Algérie arrive à ce deuxième rendez-vous de la CAN 2025 avec une urgence silencieuse et un souffle d’espoir. Dimanche, face au Burkina Faso, les Verts ne joueront pas seulement un match : ils joueront la possibilité d’ouvrir enfin une compétition continentale avec un sentiment de maîtrise durable, ce qui ne leur a plus été offert depuis l’édition victorieuse de 2019. La victoire inaugurale contre le Soudan (3–0) a regonflé les épaules d’un groupe encore marqué par les échecs récents. Elle a aussi permis de remettre le terrain au centre du récit national après des mois de débats extérieurs et d’incertitudes internes. Mais c’est maintenant que le vrai examen commence : enchaîner. Une CAN ne se gagne pas avec un premier match fort, mais elle peut se perdre avec un deuxième vacillant. Vladimir Petković le sait mieux que quiconque : il a besoin de transformer l’étincelle en trajectoire.
Cette rencontre face aux Étalons n’a rien d’une simple formalité. Même si le rapport de force semble, sur le papier, légèrement pencher du côté algérien, le Burkina Faso demeure une sélection aguerrie, habituée à provoquer des tournois inattendus et dotée d’un bloc collectif difficile à fissurer. Dans un groupe où chaque point risque de peser, une victoire offrirait à l’Algérie bien plus qu’un avantage comptable. Elle prolongerait la série positive entamée sous l’ère Petković et donnerait à l’équipe la dynamique psychologique qui a manqué lors des deux dernières compétitions. En cas de succès, les Verts seraient officiellement qualifiés pour le second tour, s’offrant ainsi le luxe rare de gérer le troisième match sans pression extrême et d’enfin respirer lors d’un tournoi qui ne laisse habituellement aucune marge. Cela permettrait aussi au staff de ménager certains cadres et d’entretenir une fraîcheur physique qui peut être décisive en phase finale.
Sur le plan émotionnel, surtout, ce match pourrait rebâtir un ciment collectif. Une seconde victoire mettrait en place l’un des carburants les plus puissants du football : la confiance. Celle qui permet aux jeunes d’oser, aux cadres d’assumer, à un groupe de se regarder dans le miroir et de dire : « Oui, nous pouvons aller au bout. » Pour une sélection qui a tant souffert psychologiquement, l’idée de se qualifier dès cette deuxième journée n’est pas seulement un objectif, c’est un remède. Dimanche, l’Algérie jouera donc pour avancer, mais aussi pour guérir. Victoire obligatoire ? Peut-être pas. Victoire fondatrice ? Assurément.
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