La situation de Youcef Belaïli, aujourd’hui élément majeur de l’Espérance de Tunis, a pris une dimension particulière depuis l’annonce de sa grave blessure au genou. Alors que les premiers diagnostics faisaient état d’un déchirement des ligaments latéraux accompagné d’une atteinte cartilagineuse, beaucoup imaginaient déjà la saison du joueur compromise. Une absence de six à neuf mois semblait inévitable pour un profil dont la gestuelle explosive, les appuis incisifs et la capacité à créer le déséquilibre reposent sur une mécanique physique ultra sollicitée. Pourtant, derrière l’inquiétude initiale, un autre enjeu s’est imposé : la Coupe du monde 2026, programmée dans six mois, constitue pour Belaïli une opportunité qu’il refuse de laisser filer. À 33 ans, conscient que ce Mondial pourrait être le dernier de sa carrière internationale, il s’est engagé dans une course contre la montre dont il mesure chaque étape avec une détermination farouche.
L’intervention chirurgicale a radicalement changé la trajectoire du dossier. Contrairement aux prévisions alarmantes qui circulaient, les médecins ont observé une réaction étonnamment favorable du genou opéré. Les tissus ont cicatrisé plus vite que prévu, l’inflammation a diminué de manière spectaculaire, et les premières séances de mobilité ont confirmé une stabilité rare à ce stade. Résultat : un retour envisagé non plus à la fin de la saison, mais potentiellement dans trois ou quatre mois. Pour un joueur victime d’une blessure de cette nature, un tel raccourcissement du délai relève presque de l’exception médicale. L’Espérance de Tunis suit ce processus avec prudence mais optimisme, tandis que le staff algérien surveille discrètement chaque évolution, conscient de l’importance que pourrait avoir un Belaïli en forme dans un groupe qui misera beaucoup sur l’expérience pour affronter un Mondial élargi et d’une exigence physique accrue.
Dans cet élan, Belaïli lui-même a adopté une discipline irréprochable, convaincu que sa présence au rendez-vous planétaire peut dépendre d’un effort quotidien. Son entourage souligne une implication totale, un état d’esprit presque obsessionnel, comme si toute sa carrière convergeait vers ce défi ultime. La perspective de disputer une Coupe du monde donne à sa rééducation une intensité émotionnelle particulière. Ni les douleurs, ni les contraintes du protocole, ni les doutes médicaux ne semblent entamer sa volonté. Si son retour précoce se confirme, il entrerait dans la liste des come-backs les plus impressionnants du football algérien moderne. Et s’il parvient à atteindre son objectif final — être en forme pour le Mondial — Belaïli démontrerait une nouvelle fois cette capacité singulière à se réinventer lorsque tout semblait perdu, fidèle à son histoire faite d’épreuves surmontées et de renaissances inattendues.
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