À quelques mois d’une séquence décisive pour l’équipe nationale, Houssem Aouar se retrouve une nouvelle fois au cœur des interrogations. Rappelé pour le rassemblement de novembre après avoir manqué celui d’octobre, le milieu d’Al-Ittihad n’a pas vraiment dissipé les doutes qui entourent sa place chez les Verts. Sa prestation terne face à l’Arabie saoudite n’a pas aidé, et son influence dans l’entrejeu reste loin de ce que l’on attend d’un joueur que Vladimir Petkovic a pourtant souvent installé dans son onze de départ depuis son arrivée.
Ce paradoxe intrigue : d’un côté, ses performances oscillent entre le bon et le nettement moins convaincant, autant en sélection qu’en club. De l’autre, l’intéressé assure ressentir une montée en puissance depuis plusieurs mois. « Je me sens vraiment fort depuis le début de la saison », affirme-t-il avec confiance. Mais entre ressenti personnel et réalité du terrain, l’écart s’est encore creusé lors de ce match du 18 novembre, où il n’a jamais trouvé son rythme aux côtés de Bennacer et Zerrouki, dans un milieu longtemps en quête d’automatismes.
Cette irrégularité pèse lourd à l’approche de la CAN 2025 au Maroc. Lors de la précédente édition, Aouar n’avait débuté qu’un seul match, celui contre la Mauritanie, une rencontre dont personne ne veut se souvenir tant elle avait précipité l’élimination des Verts dès le premier tour. Aujourd’hui, il aspire à un tout autre rôle, convaincu qu’il peut offrir plus. Reste à savoir si Petkovic partage cette vision.
Car derrière la CAN, il y a surtout l’horizon immense de la Coupe du Monde 2026, programmée entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Un rendez-vous que l’ancien Lyonnais qualifie de « rêve absolu ». Mais ses propres mots trahissent un soupçon d’incertitude : « Si je continue à bien performer, j’aurai peut-être ma place. » Un « peut-être » qui en dit long sur l’état d’esprit d’un joueur qui connaît trop bien la cruauté des choix. Écarté par Didier Deschamps pour la Coupe du Monde 2022, puis fragilisé par des blessures et un rendement irrégulier, Aouar avait fini par tourner la page française pour embrasser le maillot algérien en mars 2023.
Deux ans plus tard, les doutes ne sont plus les mêmes, mais ils subsistent. Le milieu de terrain algérien regorge désormais de profils solides, expérimentés ou émergents, capables de bousculer la hiérarchie à tout moment. Aouar, lui, avance avec ambition mais sans certitudes, conscient que sa place dans l’équipe pour le Mondial des Amériques se jouera sur des détails… et sur sa capacité à retrouver une constance qu’il peine encore à tenir sur la durée.
En attendant, ses performances seront scrutées avec une attention particulière. Car si son talent n’a jamais été remis en question, son influence, elle, doit désormais s’exprimer avec régularité. Faute de quoi, ses « peut-être » pourraient bien se transformer en regrets.
